Mademoiselle Warren,

À l'occasion d'une rencontre entre le maire de Straunbourg et le maire votre père Mr. Warren, nous avions eu une charmante discussion à propos des chevaux. Son souvenir m'est encore agréable, bien que les détails m'échappent quelque peu désormais - comprenez bien que les quelques mois de latence n'y sont pas étrangers. Ce dont je me souviens par contre, c'est d'une invitation bien informelle, que vous n'aviez pourtant guère déclinée.

Je me vois donc bien obligé, par la présente, d'avoir l'audace de la réitérer, désormais, en bonne et due forme. N'y voyez pas là une quelconque insistance, simplement que, comprenant votre réticence, je souhaite vous redonner l'occasion d'accéder à mon invitation. Il vous est tout à fait possible de refuser, bien entendu, et je ne vous en tiendrais aucune rigueur. J'ose malgré tout espérer, ma foi, que l'amour des chevaux que j'ai cru déceler saura rendre l'idée d'en côtoyer chère à votre cœur.

Si l'envie vous prenait, je me ferai un plaisir de vous accueillir à l'écurie de Straunbourg. Il va de soi que je m’enquérai des modalités de votre venue et vous escorterai à travers la ville, si besoin. Mon emploi du temps étant, somme toute, assez souple, je ne peux que vous proposer un après-midi ensoleillé pour votre venue. Il me semble que Mardi serait un bon jour pour cela, à moins que vous ne préfériez une date ultérieure, plus en accord avec vos projets.

En l'espoir de votre réponse, quelle qu'elle soit, je vous souhaite, Mademoiselle, une agréable semaine.

Bien à vous,

Alexandre Hawthorn

Cette missive, envoyée il y a de cela plusieurs jours à la fille du maire de Flamdone avait bel et bien eu réponse. Et positive, je vous prie ! Impatient à l'idée de la revoir, j'osais espérer qu'elle ne venait pas à contrecoeur. Il me semblait avoir bien appuyé le fait que sa négative ne serait pas mal accueillie, non ? Quoi qu'il en soit, le matin de ce fameux mardi, je m'étais levé tôt pour accomplir mes tâches de la journée auprès du maire. Pas mal de paperasse, quelques lettres administratives ennuyeuses, et puis, il fut déjà la mi-matinée, et il fallut aller dépoussiérer Zéphyr. Pas question qu'il soit sale en présence d'une demoiselle ! Un bon coup de brosse et puis, il fut temps d'aller accueillir Mademoiselle Warren.