Au XIXe Siècle, en 1864, dans la région de Stormfield, des créatures rôdent..
Comment survivrez-vous parmi elles ?

 
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Perfusion [PV Amanda Warren]
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 :: Côté RPG :: Forêt Sombre :: Lac Sombre
Damon Salvatore
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MessageSujet: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeSam 6 Juil - 22:25
Amanda


Confrontation. Je suis dans de beaux draps. Malgré mes doigts serrés sur mon bras, le sang goutte lentement, tâchant le sol. Je titube dans les bois, tentant de rejoindre mon manoir. C'est loin. Trop loin. Je serre les dents, met un pied devant l'autre. C'est l'essentiel. Un pas après l'autre. J'avance. Je gagne du terrain. Me rapproche de mon objectif. J'ai perdu beaucoup de sang dans cet affrontement. Beaucoup trop. Je ne cicatrise même plus. Ou est-ce parce que cela me vient d'un Loup-Garou ? Je frémis, n'ose pas y penser.

Marcher. Mettre un pied devant l'autre. Avancer. Gagner du terrain. Approcher. Atteindre mon manoir. Y boire une de mes réserves de sang. Guérir. M'en sortir. Survivre. Comme durant ces quelques 150 ans.

Le monde tourne. Fatigue. Plus de souffle. Pourtant je n'en ai pas besoin. Dois m'asseoir. M'affale sur le sol, au pied d'un arbre. Reconnais vaguement le Lac Sombre. N'arrive plus à me relever. Envie de dormir. Dans un élan de détresse, je pense à la seule qui m'aurait aidé. Y pense si fort que j'en oublie presque ma douleur. N'y arrive bientôt plus. Seul son nom tourne encore en boucle dans mon esprit. Mes doigts se resserrent sur mon épaule. J'espère en silence. Me dis qu'au pire, j'ai déjà bien vécu. Me gifle mentalement. Pense à Amanda. Rien qu'à Amanda.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeDim 7 Juil - 21:25

Perfusion.

La journée est assez belle pour me permettre de profiter du couvert de la forêt sans m'inquiéter d'une éventuelle averse. Assise contre un tronc, un livre sur les genoux, je me sens lentement m'endormir, ne parviens pas à résister au sommeil qui toque à ma porte. Le livre tombe sur le côté, ma page se perd, et mes yeux papillonnent une dernière fois.
Le rêve me semble familier, je ne parviens cependant pas à l'identifier ou bien à m'en détacher. Je ne me défais pas d'une certaine impression de déjà-vu, et, lentement, tente de me déplacer. Mes mouvements sont entravés et dans un même temps plus, disons fluides. L'incompréhension et l'angoisse me guettent. Je monde est clair, flou, aussi. Je suis suspendue, ne comprends pas bien les événements qui tentent de se dérouler. Je ferme les yeux et je cours dans la forêt, je ne suis pas certaine d'être seule, suis incapable de regarder derrière moi. Il y a des bruits, animaux, peut-être. Un grondement. Mon souffle est bruyant, commence à manquer. Mes yeux s'ouvrent, je trébuche - non, tout est terminé. Je suis à nouveau dans cet espace lent et étrange, déformé. Je me rend compte que je retiens ma respiration, commence à suffoquer. Mon corps veut me contraindre à ouvrir la bouche pour respirer, le milieu liquide me l'interdis - je me l'interdis. Je me sens attirée par le fond, panique à mesure. Non. Je m'agite, bouge les bras et les pieds, en même temps. Il y a comme un visage, plus haut, au-dessus de l'eau ou à son niveau. Un regard flou, une silhouette qui me regarde. J'ai envie de hurler. Je m'enfonce toujours plus, ai la chair de poule. Je ne veux pas, ma gorge se contracte, j'ai mal aux yeux, mes poumons sont en feu.
Le bruit est étouffé mais pas assez. Quelque chose se passe. Je me retiens d'ouvrir la bouche, plisse les yeux dans l'espoir de discerner quelque chose. L'eau est agitée, dérangée dans sa course tranquille. Une masse sombre me rejoint vers le bas, coule non loin. Des cheveux noirs, une carrure que je connais bien - Damon ! Des bulles se forment autour de ma bouche, je me souviens de la fermer, essaie de le rejoindre. Sauf que je n'y parviens pas qu'à la place, enfin, je remonte. Tandis qu'il descend. NON ! Je le vois au fond de là, immobile, les yeux clos, le teint cireux. Des reflets bleutés, mouvant, des ombres planent et je sors brusquement de l'eau -

Pour me réveiller en sursaut, comme en manque d'air, paniquée. J'ai froid, ou est-ce seulement une impression ? Je regarde autour de moi, déboussolée.

Amanda. C'est Damon, il a besoin de toi. Maintenant. Au lac sombre.


L'angoisse revient de plus belle et, le livre abandonné, encore ouvert, je me relève, entame une course effrénée. Mon cœur bat trop rapidement, bloque tout son. Je ne peux pas le perdre, non, pas maintenant. L'urgence de la voix d'Hélène me fait perdre tout sens alors je cours sans m'arrêter, sans regarder en arrière, sans sentir la goutte d'eau qui coule de mes cheveux. Je suis folle d'inquiétude, m'arrache les poumons sans rien retenir, comme poursuivie. Je ne peux pas arriver trop tard. Les mots tournent en boucle et je ne pense qu'à lui. Damon. Je serre les dents, m'empêche de pleurer, me repère presque au hasard. Et le miracle se produit : bientôt, le la est en vue. Tout sens du temps perdu, je ne ralentis qu'au bord de l'eau, me tourne sans comprendre. Où-est-il ?! Je reste immobile, les genoux coupés, pliées en deux, essayant de reprendre ma respiration. Et là, je le vois. Adossé à un arbre, la tête baissée, immobile. La vision d'horreur me hante toujours et je repars en courant, termine à genoux à ses côté. Je lui touche la joue, le trouve atrocement pâle et froid. Plus qu'à l'accoutumée ? J'en ai bien peur. Démunie, je m'arrête en pleine recherche de pouls, essaie de lui parler.

- Damon ? S'il te plait répond-moi. C'est moi, je suis là, Amanda. S'il te plait...


Ne me laisse pas. N'essaie même pas. Mes mains s'égarent sur ses joues, j'essaie de le secouer en douceur, tâte sa poitrine, hoquette en trouvant du sang sur mes mains. Répond, par pitié.
.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 10 Juil - 12:41
Dormir


Des mains tâtent mon visage. Cherchent un pouls. Se ravisent. Une voix. Une voix connue. Inquiète. Empressée. Démunie. Terrifiée. Me paralyse.

- Damon ? S'il te plait répond-moi. C'est moi, je suis là, Amanda. S'il te plait...

Aimerai répondre. Cherche mon souffle. Elle me secoue. Ses mains chaudes sur mes joues. Envie de m'abandonner à son contact. Ne plus sentir que cela. Penche légèrement la tête contre elles. Me secouent. Je grogne légèrement. Essaie de lui dire qu'elle me dérange en s'agitant de la sorte. Aimerai juste me blottir contre elle. Et dormir.

- Amanda...

Voix rauque. Éteinte. Juste un murmure. Un souffle. Laborieux. Ses mains tâtent mon torse. Elle hoquette. Je lève la main. Attrape son poignet. Au prix d'un effort surhumain. Laisse retomber le tout sur mes jambes. Qu'elle arrête de me tripoter. De me déranger. Que je puisse dormir. Enfin.

Une seconde passe. Deux peut-être. Une éternité sinon.

Le mot me brûle les lèvres. Je n'ose pas le prononcer. Incapable de le lui demander. Réfléchis à toute allure. N'y arrive même pas. Partagé entre une envie de dormir dévorante et une envie de vivre désespérée. J'espère en silence.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 10 Juil - 18:43

Perfusion.

Je sens son corps qui bouge légèrement, ne reprend pas vie pour autant. Mon cœur bat à m'en transpercer les côtes, je prend ses mains dans les miennes, réprime l'angoisse froide qui m'enveloppe. Je ne peux pas le perdre. La gorge bloquée par un sanglot, je répète silencieusement son nom, ai du mal à réaliser que le sang qui macule désormais nos mains est le sien. Non. J'ai l'impression que le flux ne se tarit pas, que le monde en est recouvert. Une légère nausée me guette, je suis toutefois bien trop déconnectée du réel pour m'en rendre compte. Tout est subsidiaire, passe au second plan. Damon est là, mal en point et je ne parviens pas à penser à autre chose. Mon corps tremble légèrement et tout ce sang tout ce sang pourquoi ? Comment ?

- Amanda...

Sa voix me sort de ma transe. Je lui serre davantage les mains, me penche vers lui. Rauque, faible, elle m'est presque étrangère. Que puis-je faire ? Ma conscience et mes moyens me reviennent progressivement, après une inspiration tremblante, je regarde autour de moi. Essuie du poignet les larmes qui débordent de mes yeux. Bon. Damon.. est blessé. Peut-être sérieusement. Le sang ne coule peut-être plus, je ne suis pas en mesure d'en être assurée, ne sait pas s'il est prudent de toucher aux plaies ou non, ne connaissant rien qui, me semble-t-il, puisse aider un vampire à guérir. Quoique. Je le regarde, prend une grande inspiration. J'ai bien une solution. J'essaie de lui présenter mon poignet, n'obtiens aucune réaction. Je panique et je m'emballe - est-il déjà trop tard ? Je le refuse. Je me lèvre, titube jusqu'à l'eau. Mon reflet fait peur à voir : trop pâle, du sang sur les joues, l'air presque hagarde. Mes mains fouillent le lit du bord du lac dans un foisonnement d'écarlate. Les mouvements de l'eau m'empêchent de voir clairement ce que je fais jusqu'à ce que je me pique. Je dissipe d'un mouvement les volutes, me concentre sur les pierres. Là. Ma pierre en main, je me rend à nouveau à ses côtés, respire un instant. Je ne peux pas traîner, n'ai pourtant pas hâte de mettre mon plan à exécution. Mais Damon ne bouge toujours pas et je serre les dents, compte jusqu'à trois. Ma main se bloque en descendant, je réprime un spasme, les yeux à nouveau embués. Non, je ne peux pas le laisser mourir - faites qu'il ne soit pas trop tard. Le tranchant rencontre mon poignet. La douleur me fait grimacer, je ne perds malgré tout pas de temps, laisse le liquide goutter sur ses lèvres. S'il te plait. Mon bras tremble, la coupure picote et brûle. Tout le sang présent me fait tourner la tête, je prend sur moi de rester droite, dans la même position, agenouillée à ses côtés.
.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 10 Juil - 21:31
Elle est mienne.


Ses mains serrent les miennes. Me lâchent. Elle s'éloigne. Je panique. Ça y est. Elle m'abandonne.

- Amanda...

Elle est déjà loin. J'entends le clapotis de l'eau. Mon coeur se serre. J'ai dans l'idée d'abandonner le combat. Me laisser aller. Mais soudain, je la sens à nouveau à mes côtés. Elle respire, elle vit. Son coeur bat la chamade. Soudain, une odeur de sang. Je la reconnais aisément. Pour y avoir déjà goutté. Incapable de réagir. J'aimerais me détourner. Lui dire de ne pas faire ça. J'en suis incapable. Mon coeur s'emballe.

Quelques gouttes s'écrasent sur mes lèvres. Elles s'entrouvrent par automatisme. Je les lèche, savoure ce nectar. Mes doigts se referment sur l'avant-bras, l'attire presque brusquement contre moi. Mes lèvres s'y collent doucement. Et comme dans un baiser, je récupère ce qu'elle m'offre, sans oser en prendre davantage. Ne le voudrais pas. Mais l'instinct se montre plus fort. Les doigts se resserrent, les canines fouillent la chair. Elle s'immiscent lentement entre les tissus. Si la première seconde est légèrement douloureuse, comparable à un vaccin, je m'empresse d'en anesthésier la douleur d'un coup de langue. Les endorphines déposées sont à peine suffisantes pour rendre indolore. Incapable d'offrir plus dans cet état.

À peine ai-je retrouvé quelques forces que je la repousse doucement, me redresse, sans la lâcher. Progressivement, tout en douceur, mes mains passent sur ses hanches pour la glisser contre l'arbre et l'y coincer lentement. À califourchon au-dessus d'elle, mes yeux croisent les siens. Lentement, je lâche le poignet. J'arrête le flux de sang d'un lent coup de langue sous l'intensité de ses yeux verts. Je ne la quitte pas des yeux. C'en est presque excitant.

Une main glisse sur sa joue, demande l'accès à sa gorge. Elle me l'offre sans plus attendre. J'y glisse mon visage. Respire son odeur en effleurant sa peau du bout du nez. Ma main toujours sur sa joue, mon pouce la caresse doucement puis vient lentement se loger dans sa nuque. L'autre lui tient toujours le bras.

Mes lèvres effleurent sa gorge. Tout doucement. Je tressaille d'envie. Fais durer l'instant. Je la taquine, effleure sa gorge du bout d'une canine. L’érafle sans la blesser. Je souris contre son cou. Glisse lentement mes dents dans sa peau. Sans aucune douleur. C'est à peine si elle le sent. Et tout doucement, je m'abreuve. Mon pouce continue de caresser sa gorge, de l'autre côté. Mon autre main plaque lentement son bras contre l'arbre. Et je termine de la coincer en collant mon corps au sien, l'empêchant ainsi de m'échapper. Affermissant mon emprise sur son corps. Je me presse contre elle. Doux réflexe de prédateur.

Elle est mienne, désormais. Personne d'autre ne poserait ses canines sur elle. Jamais.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 10 Juil - 23:01

Perfusion.

Je réapprend à respirer quand ses lèvres s'ouvrent. Je suis si soulagée que je pourrais en pleurer. Un petit sourire éclot sur mes lèvres et je me penche davantage, veille à ce qu'il continue à absorber les gouttes carmines. Il doit prendre des forces. Vivre. Puis son bras s'empare du mien, le rapproche de ses lèvres. Je me fige quand ces dernières se posent sur mon bras, réprime un frisson. Ça n'a pas l'air réel et pourtant sa langue se promène sur mon poignet, sa bouche aspire mon sang à la source. La douleur s'atténue, jusqu'au moment où il se fait plus insistant, ses doigts enserrant mon membre à en laisser une trace. Je me fais silencieuse, ne peut m'empêcher un gémissement de surprise quand ses canines commencent à transpercer ma peau. Ma respiration se fait un instant plus laborieuse. Les yeux grands ouverts, je ne peux détacher mon regard de lui, m'appuie sur mon autre bras qui commence à trembler. L'équilibre précaire, je les sens s'enfoncer en moi avec une légère grimace. Sa langue vient caresser la plaie et je ne sens plus rien de la douleur. Toujours hypnotisée par la vue qu'il m'offre. Je vois sa pomme d'adam qui bouge, sens chacun des mouvements de son visage contre mon bras.
Immobile, incapable de me mouvoir comme d'émettre un son, je le vois presque abandonner mon bras, m'éloigner doucement, les lèvres écarlates, déjà plus de couleur sur le visage. Une goutte se perd, glisse le long de son menton. A-t-il prit assez ? Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter un peu, malgré la légère douleur que me procure son départ. Mon poignet est parcouru d'une ligne hésitante, abrite deux traces plus profondes suivant le tracé de mes veines. Il ne me lâche pourtant pas, amorce un mouvement. J'ai l'étrange impression d'être dans un rêve, loin, ailleurs, ne parviens pas à sortir de l'espèce de transe dans laquelle je suis. Ses yeux bleus viennent croiser les miens et il m'approche de lui, ses mains épousant les contours de mes hanches pour me déplacer, doucement. Contre l'arbre, perdue dans ses yeux, je n'ai absolument rien à y redire, le laisse me coincer. Je devrai peut-être m'inquiéter, l'ai déjà vu à l'oeuvre. Et pourtant. La proposition est bien venue de moi et - je perds le souffle. Proche, peut-être trop, à califourchon sur mes jambes, le voilà qui m'entoure, finit de composer l’entièreté de mon monde. Il lâche tout à fait mon poignet, m'offre un regard d'une rare intensité, se penche - je perds le souffle, la capacité de respirer. C'est indécent, il doit continuer. Un coup de langue sur mon poignet - du sang qui se disperse, le saignement est tarit. Une main remonte vers mon visage, se pose sur ma joue, je n'ai pas besoin de mots, me détourne légèrement, découvre ma gorge. D'une main tremblante repousse légèrement mes cheveux et son visage se rapproche de ma peau exposée, offerte. Mon regard se perd dans le vide, un point impossible comme seul repère, point d'ancrage. Je sens tout d'abord son nez contre mon cou. Ma respiration se fait laborieuse, le sang me monte à la tête, mon cœur comme bruit de fond incohérent. Je n'entends plus que lui, me mord les lèvres. La main de Damon se déplace doucement, comme une caresse, passe par ma mâchoire pour atteindre ma nuque. Je lui offre plus de place encore, frémit sous le contact. J'ai l'impression de devenir lentement folle, de fondre et me dissoudre. Ses mains sur moi, peau contre peau, ses lèvres, que je sais encore teintées de mon sang et cette langue, instrument du diable ou presque, qui fait encore des siennes. Les dents s'ajoutent et mes yeux papillonnent. L'anticipation me coupe le souffle, je sais ce qui va suivre, le souhaite certainement autant que lui. Je sens comme un sourire dans ma gorge et je réprime un sanglot, bien trop heureuse. Il est là, avec moi, ne va nul part. L'émotion est rapidement remplacée et je sens à peine ses canines se loger dans ma gorge. Son pouce amorce un mouvement, ma tête rencontre l'écorce de l'arbre et je l'y laisse. Son autre main maintient mon bras contre l'arbre et avec des mouvements d'une lenteur exquise, le voilà qui se rapproche, me maintient fermement en place de la douce pression de son corps. Les yeux clos et la bouche entrouverte, je tâche de réguler les battements frénétiques de mon cœur et ma main libre remonte dans son dos, vient se loger dans ses cheveux. Elle s'y perd et s'y promène lentement au grès de mes envies, le maintenant peut-être plus étroitement encore contre moi. Je n'ai nul part où me cacher, où aller, suis bien incapable de me dégager, n'ai même pas dans l'idée de le faire. Une part de moi soupire de plus, savoure cette soudaine proximité, frémit sous le contact de ses doigts, de ses lèvres. Je bouge légèrement la tête, ma joue contre la sienne. Sa peau est froide j'ai pourtant l'impression de bouillir, de me noyer en silence. Un coup de langue me prend par surprise.

- Damon..., je murmure.

Je ne reconnais pas ce ton de voix, me ramollit légèrement dans ses bras, mes ongles effleurent son cuir chevelu. Je joue avec des mèches de ses cheveux sombres, le monde me semble plus flou, il a moins d'emprise sur moi - au contraire de l'homme qui s'enivre de mon cou, se repaît de mon sang. Je ne sens plus que lui, ne vois rien d'autre, n'ai pas une pensée qui ne le concerne pas. Damon... Ma tête tangue légèrement, je garde les yeux fermés, soupire de contentement, me laisse davantage écraser sous son poids, sans distance ni séparation, plaqués l'un contre l'autre. Un rien me coupe le souffle et je cours après l'air, ivre de lui.
.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:11
Désir


Son coeur s'emballe. Tambourine dans sa poitrine. Elle m'offre sa gorge, s'expose autant qu'elle le peut. C'en est terriblement enivrant. Je me rapproche davantage encore. Sa main glisse dans mon dos, tout doucement, remonte dans mes cheveux. Je frémis sous son contact, me colle davantage contre elle ; autant que je peux sans lui faire de mal. Insensé, je l'imagine me retenir contre elle, m'empêcher de m'éloigner. Ses doigts jouent et se promènent lentement. Je ne suis plus que sensation.

Elle soupire, frémit sous mes doigts. Elle colle lentement sa joue contre la mienne, sa peau est chaude. Terriblement chaude.

- Damon...

Son murmure me fait frémir. Elle semble se détendre de seconde en seconde, ses ongles effleurent ma peau, dans mes cheveux. Je soupire contre sa gorge. Elle me semble s'abandonner davantage, se laisser écraser. Elle soupire de contentement, sa tête tangue légèrement. Elle me rend fou.

Lentement, très lentement, je libère son poignet, mes doigts glissent le long de son avant-bras en l'effleurant du bout des ongles. J'hésite une seconde, finis par glisser une main sur sa hanche, tout doucement. Je brûle de désir ; n'ose pas l'importuner. Très lentement, ma main se glisse dans son dos, mes lèvres toujours contre sa peau, buvant lentement, très lentement, trop lentement ? le sang qu'elle m'offre gracieusement. Si j'avais pu, cet instant aurait duré toute une vie. Mais celle d'Amanda est bien trop courte pour cela...

Tout doucement, ma main remonte dans son dos, agrippe le tissu de sa robe, pendant que je raffermis doucement ma prise sur sa gorge, se ravise, relâche et redescends lentement dans son dos, retourne se poser sur sa hanche qu'un pouce distrait caresse délicatement. C'est là tout ce que je m'autorise. N'aurais sans doute même jamais dû y songer. Son odeur me rend fou. J'ai envie de la toucher. D'effleurer sa peau. Caresser son corps.

Au final, tout a été bien trop rapide. Suffisamment repu, pas assez pour blesser la lady, je finis par décoller mes lèvres de sa gorge. Et à nouveau, un très lent coup de langue tarit le saignement, ne laisse que deux petites traces rouges. Pourtant, je ne la quitte pas. Le nez toujours dans son cou, je n'ose pas bouger. Lentement, j'appuie mon front contre elle, suffisamment décentré pour ne pas appuyer sur la petite plaie. Je reste là, appuyé contre elle, une main toujours sur sa gorge et l'autre sur sa hanche, les yeux clos. J'ai peur de gâcher l'instant. Peur de découvrir qu'elle hésite, s'inquiète ou regrette. Je me contente d'un murmure contre sa gorge.

- Merci Amanda...


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeVen 12 Juil - 1:20

Perfusion.

Je sais déjà que je n'ai plus pied, n'essaie plus de faire semblant. Tout est de trop ; rien ne me suffit. Je n'hésite plus entre le rêve et le réel, ne parviens définitivement pas à imaginer ce poids contre moi, la texture de ses lèvres sur mon cou. Mes sens sont définitivement en feu, ont bien du mal à traiter toutes les informations qu'ils reçoivent. Je n'ai pas l'illusion de savoir véritablement ce qu'il se passe, me souviens de mon angoisse et - ma nuque frisonne sous ses caresses. Sait-il seulement ce qu'il me fait ? J'ose imaginer que oui - il me semble que mon cœur essaie de se frayer un chemin hors de ma cage thoracique, qu'il hurle tambour inconsistant. Mon corps me rappelle à l'ordre et j'inspire longuement, sans parvenir à apaiser un tant soit peu mon souffle. La proximité, les caresses, il ne m'en faut pas plus j'ai l'impression d'être loin de tout, de partir, voyager on-ne-sait-où. Et comme s'il lit dans mes pensées, Damon lâche mon poignet ankylosé pour glisser le long de mon bras. Je reste immobile, ne sait un instant que faire de mon membre - pas quand il m'effleure de la sorte. Il joue avec mon cœur, avec mon souffle, me fait peu-être frôler la mort et je n'ai qu'une chose à dire ; j'en redemande. Je trouve finalement la meilleure des utilisations, ma main rejoignant l'autre dans ses cheveux. Elle glisse le long de son épaule, s'attarde sur la peau de sa nuque, rejoins ses mèches soyeuses. Aussi noires et brillantes que des plumes de corbeau. Sa propre main se fraie un chemin, fait à sa guise et me frôle lentement. Elle reprend sa place initiale sur ma hanche et je frémis littéralement, les yeux toujours clos, je m’agrippe légèrement à ses épaules, frôlant la naissance de ses cheveux, au niveau de sa nuque. Je me sens faible, tout à fait fiévreuse, insatisfaite, et pourtant particulièrement bien. Il me semble que son rythme ralenti, le mouvement de sussions de ses lèvres contre ma peau se faisant plus légers. Le bruit me rend folle, j'ai dans l'idée de brûler, il faut chaud chaud ch - il m'enserre davantage. Comment est-il encore possible de nous rapprocher ? Je me pose distraitement la question, sens le sang me monter à la tête. Je parviens à sentir les muscles de ses bras autour de moi, nos torses et membres presque emmêlés, étroitement liés. Sa main contre mon dos fait battre mon cœur plus vite, je suis perdue ne cherche plus à m'en sortir. J'ai la vague idée que si je devais finir par mourir de plaisir, j'en serai heureuse. Dans ses bras, tout me va. J'ai des papillons dans le ventre je crois bien que je tremble sans toutefois en être sûre, une de ses mains remonte vers ma gorge me maintient plus fermement en place et je hoquette, ma respiration plus laborieuse. Je le sens qui lâche le tissu, son autre main redescend et mes tympans couvrent presque le bruit du sang qu'il recueille. Son pouce se pose à nouveau au même endroit, ne se fait pas plus insistant mais - les cercles qu'il dessine sur le tissu, non, marque au fer rouge sur ma peau.. J'ai les jambes qui tremblent, ne tiens encore en place que grâce à lui. Les bruits, plus légers ressemblent à des baisers reproduits au même endroit, ma peau à vif, plus sensible, se révoltant sous tant de soins. Le bruit me fait vaguement rougir, je n'ai plus la décence de me sentir concernée par quoi que ce soit qui ne se limite pas à l'instant, à la texture de sa peau sur mes doigts, de ses cheveux dans lesquels j'emmêle mes mains - de son souffle dans mon cou, de son odeur, de son poids tout contre moi. Après ce qui me paraît tout simplement être une éternité et le cadre de quelques minutes, il s'éloigne légèrement, ses lèvres quittant le refuge de mon cou. Un soupire m'échappe, son souffle si près du mien me donne l'impression d'être faible, de ne plus savoir, justement, comment respirer. Sa langue vient balayer le lieu de toutes ses attentions, je frémis à nouveau, expire lentement, les yeux toujours clos. Je ne me sens plus capable de rien et pourtant prête à tout. Nous restons immobiles, ensembles, à nous battre peut-être contre le temps qui nous chasse, contre l'instant qui se termine. Il est trop tôt, trop tard. Je ne suis que contradiction, ne parviens à me mettre d'accord sur rien. Après son nez, c'est son front qui se pose contre moi. J'ai le cœur dans la gorge, suis persuadée qu'il ne peut que l'entendre. Malgré toutes mes appréhensions et préjugés, mon rythme cardiaque parvient à se faire moins fou, et j'entre-ouvre les yeux. Agressée par les couleurs, la lumière, je suis tentée de les refermer, parviens à me contrôler. Ma vue immédiate est trop précieuse pour que je n'en profite pas, ne tâche pas de la mémoriser. Ses mains ne bougent plus, restent à leur dernière position. Les miennes retombent sur ses épaules, je le garde contre moi, presque contre mon cœur.

- Merci Amanda...

Je trouve le temps de sourire entre deux inspirations, ne parviens pas à réprimer tout à fait un petit rire ;

- Ca c'est de la rescousse, pas vrai ?

Je ne peux garder mon sérieux, ni le lâcher, le laisser s'éloigner. Je profite encore un peu, rien qu'un peu de sa peau contre la mienne, savoure l'instant tant que je le peux.
.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMar 16 Juil - 21:21
S'y habituer


Ses mains retombent sur mes épaules, mais elle ne s'éloigne pas pour autant. Je profite encore quelques secondes de sa proximité, respire son odeur à plein nez. Je suis ivre. Ivre d'elle.

- Ça c'est de la rescousse, pas vrai ?

Elle laisse échapper un petit rire, je souris contre son corps, réponds sans réfléchir d'une voix rendue suave par l'ivresse :

- Je pourrais vite m'y habituer...

Suite à quoi je me mords la lèvre, me redresse enfin, à peine, pour la regarder dans les yeux, sans la libérer. J'ouvre la bouche ; la referme. Mes yeux dérivent sur sa gorge, remontent :

- Ce n'est pas...

"Ce que j'ai voulu dire" ? Si, pourtant, ça l'est. C'était simplement la vérité toute nue. Je n'aurais pas hésité à recommencer, si elle me l'avait demandé. Et j'en ai envie. Mais ça n'est pas... convenable ? Qu'est-ce qui l'est, dans ce que nous vivons depuis qu'on s'est rencontré ? Je baisse les yeux, mes doigts quittent enfin sa gorge. J'hésite une seconde, croise son regard ; mon bras tombe simplement sur ma cuisse, n'osant la toucher. Pas sans son accord. Je secoue la tête, balaie ma tentative de phrase, d'excuse, de que-sais-je en secouant la tête. Décide de simplement assumer les faits. Et mon corps qui brûle d'envie de la toucher encore. De poser encore mes lèvres sur ce cou. Sans vraiment savoir si ce serait pour l'embrasser ou m'abreuver. Je n'ose plus croiser ses yeux verts. N'ose pas non plus m'éloigner davantage, espère en silence qu'elle me rassure, me laisse rester ; ai peur de la blesser en m'écartant trop vite. Depuis quand ai-je peur de toucher une femme... ?


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 17 Juil - 2:13

Perfusion.

Je me sens plus légère, suis d'excellente humeur, sans pour autant être convaincue que la perte de sang y soit pour quelque chose. Quoique. Je n'en ai à vrai dire pas grand chose à faire. Les plaies sont de plus refermées, ne me font pas mal. Je n'en garde que très peu de traces - si bien que si je ne savais pas ce qui s'était passé, je pourrais même en douter. Je suis toutefois certaine de ne pas avoir rêvé ; Damon est encore dans mes bras, nos membres emmêlés, nos souffles qui s'effleurent et nos peaux qui suivent. Son nez toujours contre ma gorge me chatouille presque - je ne retiens pas mon sourire, me sens détendue, bien, tout simplement. Peut-être même davantage. L'atmosphère se fait doucement plus légère, je réapprend le monde, n'en oublie pas non plus la teinte de ses yeux, ou la sensation de sa langue sur ma peau. Entre ses bras, comment faire autrement ? Il reste ma première sensation, ce que je vois et ce que je respire. Je n'ai pas envie de le laisser partir, ne précipite pas les choses.

- Je pourrais vite m'y habituer...

Il ne doit clairement pas avoir pris assez de sang - le rouge me monte aux joues, pulse et me chauffe le visage. Son ton, ses mots... Mon ventre fait des bonds, cabriole seul tandis que je pique un fard, bien trop partante. Le mot "danger" s'imprime et clignote, en rouge. Parce qu'il me semble simplement imprudent de m'habituer à ses attentions, à ce traitement particulier. A ses bras, ses lèvres, sa peau, ses cheveux qui effleurent mon menton, à lui, tout simplement. Je déglutie, mon rythme cardiaque peinant à se réguler. Il me détraque en quelques mots, détiens bien trop de pouvoirs sur moi. Je ferme les yeux, me laisse légèrement aller, calme mes alarmes et angoisses. Là n'est pas le moment. La vérité est simple, oui, je peux m'habituer à ça. Pire encore, je peux le vouloir. Je me souviens avoir proposé mes services, en viendrais presque à me choquer d'un refus, que quelqu'un d'autre me soit préféré. Parce qu'il m'en faut peu. J'en ai conscience, quelque part. Ce sentiment m'effraie : je veux plus, toujours, me rend toujours plus dépendante. Une part de moi espère que la chose soit plus ou moins mutuelle. Je ne parviens pas à m'ôter des oreilles son ton - sa voix grave, légèrement rauque, une fin de souffle, presque, comme un murmure, qui résonne pourtant dans l'air et en moi. Sa façon de traîner sur les mots, sans se presser, presque... languide. Ma langue passe sur mes lèvres, je remercie presque le hasard - éprouve du soulagement à l'idée que nos yeux ne peuvent pas se rencontrer, à l'instant. Je les connais bien trop, m'y perdrais sans retour, oublierais toute raison pour m'abandonner à nouveau. Je ne suis pas non plus dupe, ai bien conscience qu'il ne peut pas avoir de problème à suivre mes états d'âmes, les battements de mon cœur étant de parfaits indicateurs. Tout de même. Je me raccroche à mes illusions, respire doucement malgré la proximité de son torse, mes mains toujours nouées autour de son cou.
Ce qui doit arriver arrive bien sûr, il se redresse. La légère distance de sécurité disparaît, tout comme mes quelconques inquiétudes. Il n'y a que ses yeux trop intenses, les courbes de ses lèvres, les ciselures de son visage. Mon sourire s'efface, et j'ai dans la tête que mon rythme cardiaque est plus cadencé, particulièrement lent et fort à la fois. J'ai l'impression d'être prise dans un nuage de chaleur, les joues toujours rosées, quelque chose comme de l'avidité - non, de la faim, dans la gorge. Mes doigts me démangent de le toucher, de reprendre leur exploration, de plus. Je parviens cependant à me contenir. Son ton, étrangement, m'y aide :

- Ce n'est pas...

Il y a de la vulnérabilité, un je-ne-sais-quoi que e ne pensais pas rencontrer chez Damon, aujourd'hui. Enfin, pas après ça. Son regard dérive sur ma gorge, il baisse littéralement les yeux, ses doigts me quittent, lui s'éloigne. Et à mon cerveau de paniquer. C'était bien. Je le sais. Alors... Pourquoi ? Je n'ai qu'une chose à dire, et c'est un non. Je me révolte contre l'idée d'éloignement. Ne lui en laisse pas l'opportunité. Le sentiment de chaleur est remplacé par du froid, se fait presque mordant. Je lui préfère de loin l'idée de brûler, de me noyer ou de fondre. A contrecœur, mes mains le libèrent, glissent dans son dos. Je cherche son regard avant de le ramener contre moi, le prends dans mes bras. Contre son oreille, je me prends à murmurer.

- Ce n'est rien que je n'ai pas voulu et accepté . Je fais une pause, mes lèvres trouvent le point entre la ligne de sa mâchoire et son cou, s'y déposent. Je n'ai pas changé d'avis, Damon. Tu n'auras jamais qu'à demander.

Et une part de moi espère bien qu'il ne va pas se gêner. Il y a quelque chose de particulièrement satisfaisant dans l'idée que je l'ai sauvé, tiré d'un mauvais pas. Que j'ai été capable de tant. Que si peu - du sang que mon corps renouvellera en un rien de temps - puisse se révéler si précieux. Mais aussi que je puisse lui tirer de telles réactions, inspirer de tels gestes. L'imaginer, un éclat rieur dans les yeux, me demander la permission suffit à me couper le souffle - j'ai presque du mal à croire que cela pourrait devenir une réalité tangible. Pas qu'il ai véritablement besoin de demander - c'est un bonus de plus que je m'accorde.
.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 17 Juil - 13:20
Recommencer


J'ai conscience de chacun des battements de son coeur. Chacun des souffles qui soulèvent sa cage thoracique. Chacune des fois où elle déglutit. À cette distance, cette proximité, rien ne peut plus m'échapper. Lorsque nos regards se croisent, un sourire s'efface. Le rosé de ses joues me saute aux yeux. Les battements de son coeur, soudain lents et pourtant si forts martèlent à mes oreilles. Pourtant je m'y arrache. Détourne les yeux. Incapable de supporter les siens - trop verts. Trop brillants.

Au prix d'une éternité, ses mains me libèrent enfin. Glissent dans mon dos. M'attirent à nouveau contre elle. Ses yeux me cherchent, je les croise à peine, me laisse emmener sans discuter. Soulagé. Ses bras m'entourent. Son souffle chatouille mon oreille lorsqu'elle prend la parole dans un murmure.

- Ce n'est rien que je n'ai pas voulu et accepté.

Je frémis. Me mords la lèvre pour résister à la tentation. Me refuse encore à la toucher. Ses lèvres, elles, ne se gênent pas. Elle glissent dans le creux de mon cou, juste au bord de la mâchoire. Pour la première fois depuis des décennies, je cherche mon souffle.

- Je n'ai pas changé d'avis, Damon. Tu n'auras jamais qu'à demander.

Ses lèvres qui murmurent contre ma peau me font frissonner. Je tente de cacher mon trouble, sans succès. Soupire en tentant de garder un minimum de contenance. Mon coeur me semble tambouriner dans mes oreilles. Ou peut-être est-ce le sien ? Un noeud s'est glissé dans mon ventre, tout au fond. Je cherche mon air, mes yeux papillonnent, ne savent où regarder exactement. Enfin, après une éternité peut-être, je glisse ma main dans ses cheveux, l'attire davantage contre moi pour la serrer dans mes bras. L'autre main, sans doute indécente, se glisse lentement sur sa hanche, effleure ses courbes. Enfin, je m'abandonne, appuie à nouveau mon front contre elle, proche, trop proche de l'objet de mon désir. J'en ai mal. Crève d'envie de la toucher. De glisser sur son corps. Ne peux pas m'y résoudre. Décide d'accepter sa proposition sans me battre, pour une fois. Après m'avoir sauvé la vie, je lui dois bien ça. En ai moi-même envie. L'idée-même de recommencer me rendant impatient. Fébrile. Tout contre son corps, je retrouve peu à peu mon souffle. Accède enfin à sa demande :

- Je le ferai

À nouveau ce ton traînant, grave, rauque. Qui glisse sur les corps et griffe les aspérités. Laisse un sillon de feu sur la peau. Attise les désirs. Enflamme les envies. Je me redresse légèrement, à peine, glisse mes lèvres sur sa peau, contre sa gorge. Je suis la courbe de sa carotide, descends lentement jusqu'au creux de sa clavicule. J'y dépose un baiser, un simple baiser. Ai la terrible envie de la marquer, lui laisser une trace de notre accord. Je n'ose pas, décolle mes lèvres sans m'éloigner de sa peau. Sa peau si douce. Si claire. Si parfaite.

Après une seconde, peut-être trois, je dépose un nouveau baiser, plus marqué cette fois, pince légèrement la peau entre mes lèvres. Je la lâche à nouveau, laisse à nouveau quelques secondes s'écouler. Le souffle court, je crève d'envie de le faire, simplement la plaquer contre un arbre et déposer la marque de mes lèvres un peu partout sur son corps. Sans doute l'aurais-je fait, si elle avait été une autre. Mais sans doute n'en aurais-je pas eu autant envie, si elle avait été une autre. Je me mors la lèvre, recommence une troisième fois. Je dépose mes lèvres contre sa peau, aspire légèrement pour la pincer à peine. Cette fois, je ne m'arrête pas aussi vite, répète l'opération une seconde fois avant de, fébrile, la libérer de ma bouche, sans m'éloigner.

Si elle ne m'arrête pas, ne m'en empêche pas, je terminerai ce que j'ai clairement sous-entendu ; les lèvres parlant mieux que les mots. Je me fais violence pour attendre un signe, une autorisation de recommencer, continuer à doucereusement malmener sa peau. En crève d'envie. Le visage toujours collé contre son corps.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeJeu 18 Juil - 22:25

Perfusion.

Un demi sourire aux lèvres, je profite de cet instant qui s'étire, un peu fatiguée, oui, mais satisfaite. Je me permet peut-être trop, glisse vers la tendresse, ne peut rien me refuser. Pas quand je me souviens qu'il a frôlé la mort, qu'à quelques heures près, je ne le revoyais plus. N'aurais pas été en mesure de le toucher de la sorte, de le prendre dans mes bras, de poser ma tête contre son cou, respirer son parfum sans contraintes. Je sais, sur le moment, que mon trouble est un parfait écho du sien. Nos souffles se mêlent presque, se croisent sûrement. Il est immobile, ne réagit d'abord pas. Son souffle se fait finalement heurté - mon sourire s'étire légèrement. Sa main s'égare dans mes cheveux, il me rapproche de lui, me rend mon étreinte. Notre jeu précédent dérive, tout comme son autre main, qui regagne ma hanche, l'effleure sans s'y arrêter, suit un chemin qui fait battre mon cœur plus fort. Son front contre mon épaule, il me répond enfin :

- Je le ferai.

Je resserre davantage notre étreinte, suis, quelque part, soulagée. Fini la culpabilité, l'hésitation. C'est un pas de plus, un signe de confiance, d'estime. J'apprécie qu'il me laisse lui venir en aide.. et bien plus. Mon ventre se contracte, je réprime un soupir, lèvres closes. Cette intonation me fait perdre mes moyens, je fonds dans ses bras. Il y a quelque chose de grave et de lent dans son ton, comme une promesse murmurée, une affirmation : plus de retour en arrière possible. Coincée entre le tronc de l'arbre et son corps, ses mots m'exaltent, m'annoncent une douce torture. J'ai peur qu'il s'éloigne - le revoilà toutefois très vite et ses lèvres, encore, me coupent le souffle. Mon cœur se tait tandis que son visage visite à nouveau mon cou. Fébrile, figée, les secondes s'éternisent, jusqu'à ce que sa peau rencontre la mienne. Encore sensible de ses attentions précédentes, le moindre mouvement me fait trembler. Mes lèvres s'entrouvrent, je réapprend subitement à respirer, comme dans un soupire. Il ne s'arrête pas avant ma clavicule, y dépose ses lèvres, tout comme j'ai moi-même pu le faire. Je ferme les yeux, ne parviens pas à tempérer mes émotions et sensations. Le geste est de trop - ne suffit pas. Comme s'il lisait mes pensées, le voilà qui récidive. A chaque fois que ses lèvres insistent contre ma peau me voilà qui tremble, oublie tout. Tout ce qui ne correspond pas à ses satanées lèvres qui me titillent et sont rejointes par ses dents. Un presque glapissement m'échappe mais il n'est déjà plus là. Ce n'est pas de la douleur, peut-être un peu de surprise, surtout autre chose. Je ne contrôle plus rien, me laisse submerger par cet impérieux besoin de lui retourner ses faveurs, de le toucher. Une main contre sa nuque, j'effleure la naissance de ses cheveux quand il aspire plus franchement. Ma main se crispe, je tire sans m'en rendre vraiment compte, m'arrête aussi vite ; je n'ai pas dans l'idée de l'éloigner de mon cou. Le souffle court, j'ai tout le mal du monde à reprendre ma respiration, laisse échapper de petits bruits. Mon autre main agrippe le bas de son veston, froisse la matière avant de remonter, de se poser entre nos deux corps. Le pincement a ce je-ne-sais-quoi d'agréable malgré le tiraillement, j'abandonne ma tête en arrière contre l'écorce, respire plus profondément. Ses lèvres s'éloignent cette fois plus franchement, une faible protestation m'échappe. Je tire sur le tissu, place fébrilement une succession de baisers le long de sa mâchoire. Je me sens fiévreuse, mue par des instincts que je ne me connaissais pas. Je ne suis pas en terrain familier, mes mains prennent pourtant sur elles de se rapprocher encore de sa peau. Je passe de sa nuque à son cou, déboutonne le premier bouton de sa chemise, effleure la peau, ma main se dépose au niveau de son épaule nue, que je presse légèrement. L'autre, plus audacieuse, entreprend de le débarrasser de son veston. Il ne résiste pas longtemps, est ouvert. L'exploration continue, je caresse son torse à travers le tissu, de la gourmandise, une question muette dans le regard.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeJeu 18 Juil - 23:14
Marquée


La Lady resserre notre étreinte ; son cœur bat fort dans sa poitrine. J'explore sa gorge. L'attente, l'instant où je m'approche, semble interminable. Son cœur ne bat plus, elle ne respire plus. Moi non plus. Le contact est libérateur. Un soupir, un frémissement. Son corps tremble sous mes lèvres. Un glapissement lui échappe lorsque je la pince légèrement, surprise peut-être, ne semble pas rebutée pour autant. Ses mains se glissent contre ma nuque, jouent dans la naissance de mes cheveux. Lorsque je tiraille plus franchement, ses doigts se crispent, tirent mes cheveux ; s'arrêtent aussitôt pour ne pas m'arracher à son corps. Un soupir m'échappe, satisfait de mon effet, je souris contre sa peau.

Elle peine à reprendre son souffle, agrippe mon veston. Quelque chose se contracte au fond de moi. Ses doigts le serrent, le froissent, puis remontent sur mon torse. Sa tête bascule en arrière, elle s'abandonne à mes lèvres, soupire plus franchement. À nouveau je la libère une seconde, elle proteste. Ses doigts tirent sur le tissu, m'attirent à elle. Ses lèvres rencontrent le bord de ma mâchoire ; mon souffle se perd. Elle y dépose une succession de baisers, laisse un sillon de feu sur ma peau. Sa main glisse de ma nuque à mon cou, défait le premier bouton de ma chemise. Ses doigts effleurent ma peau, pressent mon épaule. Je soupire ; elle ne s'arrête pas là. Son autre main se glisse sur mon veston, en défait lentement les boutons. Elle explore mon torse, attend sans doute une autorisation silencieuse. Elle ne viendra pas, pas verbalement du moins.

À nouveau, mes lèvres rencontrent la peau, glissent jusqu'à la clavicule pour, enfin, finir ce que j'ai si bien commencé. J'attaque doucement sa peau de nacre, aspire délicatement en pinçant. Ma main glisse sur sa hanche, caresse la courbe de son corps sans oser trop m'y aventurer. L'autre soutiens toujours sa tête, cachée dans son cou, caresse sa gorge, juste sous la mâchoire, d'un pouce distrait. Je malmène doucereusement sa peau, y prend tout mon temps, aspirant et relâchant tour à tour l'ourlet de chair que mes lèvres y trouvent. Ma main quitte sa hanche, repousse ses cheveux dans son dos pour m'offrir plus d'accès. Mes doigts glissent sur sa peau, effleure l'autre clavicule, longe une seconde la bordure de sa robe, sans trop descendre cependant. Lentement, elle glisse sur son corps, va jusqu'à effleurer sa cuisse. Un sourire contre sa peau, je remonte lentement, très lentement du genou jusqu'à mi-cuisse, y laisse ma main.

Lorsqu'enfin je libère sa clavicule de l'emprise de ma bouche, la peau a rosie, se teinte de rouge, presque. Je me redresse légèrement pour la voir, offre un sourire satisfait à la Lady avant de retourner à sa peau. Je remonte lentement jusqu'à sa gorge, la couvre de baisers et glisse jusqu'à son oreille que j'effleure de mes lèvres :

- Tu es à moi, maintenant...

Ce n'est qu'un murmure. L'élucubration d'un fou qui vient de marquer sa proie. Je souris contre sa peau, pince le lobe de son oreille entre mes lèvres, le tire doucement. Lentement, ma main quitte sa cuisse -dans un geste tellement lent qu'on l'eut cru regretté-, remonte sur sa hanche. Mes lèvres glissent sur sa mâchoire, l'effleurent une seconde, y déposent un baiser.

Enfin, je la libère, appuie mon front contre le sien. Proches, si proches. Je croise son regard, mes lèvres s'entrouvrent, j'hésite, les referment. J'avais eu déjà bien plus que je ne le méritais. L'instant, bien que toujours fébrile, n'est plus électrique, l'atmosphère commence déjà à retomber. Peu à peu, nous retrouvons nos limites ; je suis bien incapable de l'embrasser.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeVen 19 Juil - 0:43

Perfusion.

Mes gestes semblent avoir suffit, et, triomphante, je souris en silence, respire profondément - pour m'arrêter en plein mouvement, sa bouche entrant à nouveau en action. Il ne s'interrompt pas, cette fois, et j'ai comme l'impression de sentir le bleu fleurir, s'étaler sur ma peau. Il reste malgré tout doux, rend tout ce qu'il me fait plus que supportable. Ma main passe de son épaule à son omoplate, le contraste de sa peau fraîche contre ma fièvre me faisant soupirer. Je me retiens de presser sa peau, me contente de faire des ronds du bout de mes doigts, tandis que l'autre s'agrippe à sa chemise toujours fermée. Je me mords la lèvre, résiste à l'impulsion de remédier à ce problème. Damon réitère l'exercice le long de ma clavicule. Je pense distraitement qu'il faudra cacher tout cela. Qu'il y aurait des endroits plus discrets. Avant de reculer, incertaine. Sa main glisse et j'oublie un instant mes doutes. Son autre main maintient toujours ma gorge, la caresse aussi à l'occasion. Sa peau est ferme mais douce - il n'aurait aucun mal à m'étrangler, ne me fait même pas mal. Le jeu des illusions fait son effet et ma respiration se fait haletante, je ferme les yeux, deviens folle sous ses lèvres. Son autre main passe par ma hanche à travers le tissu, je retiens un léger hoquet ou un soupire, mes propres mains agrippant légèrement son corps, le gardant dans mes bras et contre moi. Le temps suspens presque son court, le moment dérive et se prolonge - tout comme ses doigts qui m'effleurent, jouent sur ma peau et me font tourner la tête. C'en est presque trop, mon cœur fait des bonds, j'ai l'impression de glisser de me perdre de ne plus avoir pied. Le monde est flou, fluide, il n'y a plus que les sensations qui comptent, l'étroitesse de notre étreinte, qui aurait à un autre moment suffit à me faire piquer un fard, et tout ce qui l'accompagne. Il remonte, écarte mes cheveux, offre toujours plus d'attention à mon cou tandis que je fonds entre ses mains expertes. Je ne quitte plus des yeux ses mouvements, suis du regard sa main qui s'égare et effleure fermement mes courbes. Ma robe ne suffit ni à me protéger de ses caresses ni à en réduire l'effet. Je perds le souffle. Il se joue de moi ralentis ses mouvements pendant que je meurs à petit feu. La fatigue prend le dessus, je me sens lourde, il fait chaud, presque à en suffoquer. Mes yeux papillonnent tandis qu'il admire son oeuvre, le sourire aux lèvres. Il est bien trop fier, je ne parviens pas à faire autre chose que le couver du regard. Cette pente est dangereuse, il me semble la dévaler à toute vitesse, aveugle au danger. Ses lèvres s'appliquent à embrasser une ligne que je ne vois pas, me font frémir à chacune de leur attention. Le mouvement s'arrête au niveau de mon oreille.

- Tu es à moi, maintenant...

Mes yeux et ma bouchent s'entrouvrent, je me mords la lèvre. Sa voix est presque un ronronnement, une menace chuchotée qui me fait frémir.. d'anticipation ? Je ne sais pas, ne prend pas la peine de m'interroger. J'accepte ses mots, ne rêve pas d'être avec qui que ce soit, lui laisse l'utilisation du possessif. Je le sens sourire, réprime un trop-plein d'émotion. De la joie, mais pas que. Je lui promettrais tout pour le garder près de moi, en sécurité - ou l'impression illusoire que j'en ai. J'ai peur de le lâcher, qu'il disparaisse. De ne plus le revoir. De ne pas arriver à temps, la prochaine fois. S'il y en a une. L'inquiétude a raison de mon sourire. Il me pince le lobe de l'oreille, un petite exclamation mi amusée mi indignée m'échappe - un frémissement, aussi. Ses lèvres sont douées pour me les extorquer, mais c'est autre chose que je veux. Mon cœur manque un battement ; le voilà proche, si proche. Il dépose un baiser sur ma mâchoire, mes yeux cherchent les siens qui, enfin, les retrouvent. A présent fronts contre fronts, j'hésite, lui offre un sourire doux. Je ne sais pas comment demander ce qui me ronge, note distraitement que sa main quitte ma cuisse. Mon souffle se retrouve, le décor se fait plus tangible, plus réel. Je distingue à nouveau les bruits de la forêt.

- Damon...

Mes yeux dans les siens, je fais une légère pose, affirme ma voix. Je contiens mon émotion, refoule la légère brillance qui menaçait de submerger mes yeux avant de continuer.

- Tu dois me le promettre. Reviens-moi, toujours... Ma voix manque de se briser, je tiens bon. Ne leur laisse pas une seule chance. Jamais.

Parce que si je t'appartiens, la réciproque est vrai. Je suis déterminée à lui extorquer cette promesse, ne suis pas prête à le lâcher, pas tant qu'il ne m'a pas rassurée de ses mots. Qu'importe s'il doit fuir, ruser, que-sais-je. Mort, - définitivement, je veux dire - il ne m'est d'aucune valeur.
Je me fiche de la dureté de mon ton, de ce qu'impliquent mes mots. Le sang peut couler, du moment qu'il ne s'agit pas du sien. Je lui interdis simplement de se faire tuer. Ma requête est déraisonnable, je ne reviendrais pourtant pas dessus.
.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeVen 19 Juil - 19:56
Promesse


Mes mots ont suffit, elle se mord la lèvre ; mon geste lui arrache une exclamation. Mi-indignée, mi-amusée. Elle m'arrache un sourire, je longe sa mâchoire, nos yeux se trouvent, nos fronts se rencontrent. Elle semble retrouver son souffle, m'offre un sourire. Pourtant, elle cherche mon attention :

- Damon...

Ses yeux plantés dans les miens, leur légère brillance ne m'échappe pas ; elle la réprime. Je ne la lâche pas des yeux, attends patiemment qu'elle soit prête à continuer. Lui offre toute mon attention -comme ces dernières minutes, tiens. Elle reprend :

- Tu dois me le promettre. Reviens-moi, toujours... Sa voix vacille, elle lui tient tête. Ne leur laisse pas une seule chance. Jamais.

Mes sourcils se froncent légèrement ; il me faut quelques secondes pour comprendre qu'elle fait référence à l'état dans lequel elle m'a trouvée. Mais comment lui promettre ça ? Je ne maîtrise pas ces choses-là. Elle le sait, en a conscience ; elle me le demande malgré tout. A-t-elle peur que j'abandonne ? Me laisse simplement aller ? Je frémis.

Lentement, je me détache, glisse une main contre sa joue pour guider son visage et déposer un baiser sur son front. Un simple baiser. Un long baiser. De ceux, presque douloureux tant ils sont puissants. Réconfortants. Lorsqu'enfin mes lèvres se décollent de sa peau, je murmure, sincère :

- Je te le promets.

Un petit sourire aux lèvres, doux sinon tendre, je laisse mon nez effleurer sa peau tandis que je reprends notre pose initiale, front contre front. N'ai pas envie de m'éloigner. Pas aussi vite. Mais l'instant viendra. Sans doute bien assez vite.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeDim 21 Juil - 14:24

Perfusion.

Le cœur dans la gorge, je l'observe, attends que mes mots l'atteignent, qu'il en réalise le sens - et ce que je lui demande. Mon rythme cardiaque se fait angoissé, aléatoire. La bouche sèche, je réalise que je ne peux pas accepter de refus. Il me serait tout bonnement impossible de vivre au quotidien en m'inquiétant pour lui. Je ne peux pas passer mon temps et mes nuits à l'imaginer blessé, ou pire, mourant. J'en deviendrais certainement folle. Cette responsabilité est de trop. Je veux pouvoir repenser à ce moment et à bien d'autres avec le sourire, sans m'en faire. Je suis consciente d'avoir toute son attention - comment pourrait-il en être autrement, dans notre situation ? Ne me refuse pas ça, s'il te plait. Je déglutie, appréhende. Ses sourcils se froncent, il semble prendre la mesure de ma demande. Mes lèvres ne sont plus qu'une fine ligne, je me mords la joue, ne parvient pas calmer ma nervosité, mon agitation. Je le sens s'éloigner, retiens de peu un sanglot ; est-ce... la fin ? Fin de quoi, au juste ? Je me rabroue, cherche une réponse, un indice dans ses yeux bleus trop pâles. Une de ses mains se pose contre ma joue, ses lèvres gagnent mon front. Le soulagement qui m'inonde est difficile à décrire. Je me permets une inspiration profonde mais sifflante, ravale mes larmes, calme au mieux mes nerfs à vifs. Je lui offre un sourire de gratitude, déjà rassérénée. Ses lèvres ne me quittent pas tout de suite, le baiser se prolonge. Terriblement doux, tendre. Une de mes mains se pose sur la sienne, sur ma joue, ne la recouvrant pas tout à fait.

- Je te le promets.

Son nez effleure mon front puis je retrouve ses yeux, son front contre le mien. J'ai dans l'envie de pleurer et de rire, de le prendre à nouveau dans mes bras. A la place, je lui souris. Comme s'il était mon monde, mon âme et mon cœur. Et finalement, enlacés, yeux dans les yeux, mes mains trouvent les siennes, entremêlent nos doigts.

- Merci.

Ma voix n'est qu'un murmure, le mot pas assez suffisant. C'est peu, bien trop insuffisant pour transmettre mes sentiments, la joie et la quiétude qui m'emplissent. Je suis bien, là. Heureuse. J'espère qu'il en a conscience, qu'il connait, à mes yeux, sa propre valeur.
Les oiseaux chantonnent encore dans le lointain, le ciel de fin d'après-midi se pare de teintes d'orangés. Je sais que le soleil, brûlant, bien au dessus de nous, ne tardera plus à entamer sa descente - mais comment pourrais-je le voir ? Je suis aveuglée par bien plus fort, bien plus intense. Les battements de mon cœur sont réguliers, forts et j'ai dans la tête une mélodie. Je sais qu'il faudra un jour - non, un moment - quitter notre étreinte, cet endroit, laisser à la réalité ses droits. Je ne le veux pas. Je ferme les yeux, imagine une vie où la normalité est là, dans ses bras, tout contre lui. L'idée est peut-être absurde, j'aime à la penser. Elle me donne la force d'imaginer le retour. Je me souviens d'un livre abandonné, suis heureuse qu'il vienne de chez moi, et non pas de la bibliothèque. Il faudra le récupérer.. Mais pas tout de suite. Je profite, m’enivre de son odeur, de la texture de ses doigts entre les miens, me promet de tout conserver, de ne rien oublier. Chaque instant, chaque regard, chaque parole.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 24 Juil - 20:53
Panique


Pour toute réponse, elle me sourit. Ses mains trouvent les miennes, entremêlent nos doigts. J'en frémis, cherche mon air. N'ose pas quitter son regard des yeux.

- Merci.

Ce n'est qu'un murmure. Je lui souris pour toute réponse. Un sourire qui se veut rassurant, qui essaie de lui dire de ne pas s'inquiéter. Elle ferme les yeux. Son coeur s'est calmé, son souffle est régulier. Elle semble apaisée, un peu ailleurs et pourtant terriblement présente. Comme si elle espérait garder chaque détail en tête, craignait déjà de les oublier. Mon sourire se fait plus naturel, plus apaisé. Et je me dis que j'aime la regarder. Que j'aime la voir comme ça. Mes doigts se resserrent contre les siens, espèrent ne pas la laisser filer. En silence, j'espère qu'elle sera toujours là, elle aussi. Qu'elle me reviendra toujours. Mais je n'ose pas le lui demander. Sais que nos définitions de toujours diffèrent encore. En prends toute la mesure d'un coup, un seul. En crève de douleur. Je perds mon souffle, ma gorge se serre. Je me détache, fuis le contact de son visage, me détourne, garde pourtant nos doigts serrés. La gorge sèche, je sens déjà les questions arriver, crève à l'idée de devoir lui dire la vérité. N'ose pas lui faire envisager une seule seconde l'éternité. Panique à cette simple idée.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeSam 27 Juil - 0:49

Perfusion.

Damon m'offre un sourire, qui dépasse certainement bien des mots, parvient, par sa seule force, à me faire sourire moi aussi. L'atmosphère est douce, détendue, et j'en profite en silence, sans plus rien dire. Juste heureuse d'être là, de vivre ce moment. Ses doigts se resserrent contre les miens et je le regarde tendrement, oublie momentanément le temps qui passe, mes inquiétudes. Je mérite le bonheur que je grappille à ses côtés, le savoure au mieux de mes capacités. Sauf que quelque chose ne va pas. J'ai le sentiment qu'une distance se met à nouveau entre nous, le trouve éloigné, qui me tourne presque le dos. La détresse qui m'étreint est soudaine, totale. Tout allait bien, non ? Je me repasse les événements, en déduis des possibilités, des scénarios. Je me mord la lèvre, angoissée. Re.. Regrette-t-il les incidents de la journée ? Certainement pas de ne pas être mort, soit, mais... Et ce qui a accompagné le reste ? Je n'ai ni regrets ni amertumes, tremble qu'il ne partage ni mon avis ni mes sentiments. En ai-je finalement demandé trop ? Ai-je fais quelque chose qu'il ne fallait pas ? Les mots tournent, manquent de me donner la migraine. J'essaie de me calmer, de me détendre, de laisser aller ma détresse. Ce ne sont que des suppositions, je ne dois pas m'emballer. Toujours plus simple à dire qu'à faire. Je prends une longue inspiration, tend le cou, essaie de le voir. Il s'est cependant résolument tourné et je dois faire quelques pas pour le rejoindre tout à fait. Si nos mains restent emmêlées, c'est bien le seul signe que je ne suis, peut-être, pas complètement le problème. Son contact me rassure, ne m'empêche pas de m'inquiéter. Je cherche son regard, demande, doucement :

- Damon ?

C'est un murmure, ou plutôt, non, une supplique. Je le prie de m'inclure, de ne pas m'abandonner ou me repousser. S'il-te-plait, parle-moi. Je ne souhaite pas le voir dans cet état, ne peux pas le laisser se morfondre, le voit malheureux, quelque part. Ses yeux manquent d'éclat, sa bouche n'est ni moqueuse ni souriante, pas même sarcastique ou provocatrice. Sa léthargie momentanée, son silence, rien ne me semble bon. Je presse ses doigts, la gorge sèche, complètement tournée vers lui.
Les sourcils froncés, les yeux grands ouverts, je caresse gentiment, lentement sa main du pouce, me dis que, peut-être la douceur sera ma solution, le meilleur moyen de lui extorquer, presque, des confidences, de l'enjoindre à me parler. Je n'ai que faire des détails, des montagnes à soulever, des promesses à faire. Je ne le supporte pas de cette humeur, suis terrifiée à l'idée de le perdre, qu'il finisse par me repousser définitivement. M'imagine préférer, sans mal ni hésitation, le tranchant d'un couteau à un abandon. Mon cœur saigne à l'idée, manque un battement.

.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeSam 27 Juil - 17:08
S'en aller


Je ne respire plus. Mon coeur ne bat plus ; s'est déjà bien trop resserré pour cela. À nouveau, je ne suis que marbre, pierre, glace. Terreur. Le coeur au bord des lèvres, je serre les dents, tente de me calmer, d'oublier. Oublier à quel point je tiens à elle. Oublier qu'elle mourra bien avant moi. Oublier qu'elle ne sera plus qu'un souvenir, un clignement de paupière dans l'éternité qui s'offre encore à moi. Elle se rapproche, cherche mon regard. Le croiser me coûte un rein, sans doute. Un coeur, plus exactement. Un goût de nausée dans la gorge, je croise ses yeux verts. Perds pied.

- Damon ?

Ce n'est qu'un murmure, mais il fait écho à ma propre détresse. Elle est inquiète. Me supplie de lui parler, de l'inclure. Je ravale un goût de bile, elle serre mes doigts, caresse le dos de ma main du pouce. Je frissonne sous son contact, crève d'envie de ne plus jamais la lâcher ; ma poigne se resserre légèrement, tente de la retenir. Je frissonne, cherche mes mots. N'en trouve pas. Décontenancé, je finis par la prendre dans mes bras, me blottir contre elle. Comme si cela avait pu nous sauver du temps qui passe. Une seconde. Deux. Une éternité peut-être. Je la serre contre moi, l'emprisonne dans un étau que je sais qu'elle ne pourrait pas rompre ; la lâcherai quand même, même s'il fallait que j'y laisse mon coeur. Un ange passe. Un murmure. Une détresse. Une supplique peut-être même.

- Ne t'en vas pas...

Je cache mon visage dans ses cheveux, respire son odeur. Et dans un souffle à peine audible, si léger que, peut-être, elle l'a rêvé, plus léger encore que le bruissement d'aile d'un hibou, j'ajoute :

- Jamais...

Je me raccroche à elle comme à une bouée de sauvetage. Est incapable de la libérer ; serais certain de tomber. Terrifié à l'idée qu'elle me soit enlevée.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeSam 10 Aoû - 22:28

Perfusion.

Je n'aime pas son silence, ne parviens pas à m'y faire. Tout cela sonne incroyablement faux - ce n'est pas l'homme que je connais. Pourquoi cette réaction ? Je n'en ai pas la moindre idée, m'inquiète davantage. Sa main réagit finalement à mes caresses, et je réapprends doucement à respirer, les sourcils encore froncés. Son regard évite toujours le mien, il me tourne presque résolument le dos, la tête baissée. Je ne comprends pas ce soudain revirement de situation, panique, au moins un peu. Ses bras viennent finalement m'entourer - je lui rends son étreinte, décontenancée. Je profite toutefois de son contact, me blottie contre lui. Nous restons là, sans bouger ni rien dire pendant ce qui me semble être de longues minutes. Ma tête contre son torse, les yeux clos, je régule ma respiration, tâche de faire de même avec mon angoisse. La percevoir ne doit pas l'aider, bien au contraire. Et si quelque chose le taraude bien, je ne souhaite pas empirer la somme de ses soucis. Non. Je le serre un peu plus, comme pour ne jamais le lâcher.  

- Ne t'en vas pas...

Son ton me brise le cœur, je perçois sa détresse sans en comprendre la cause. Je suis là. D'où vient-donc cette peur ? Son visage se rapproche de mes cheveux et je reste là, immobile, désemparée, à court de mots. J'aimerai tant le rassurer, lui changer les idées - mais comment ? Sa respiration me semble inhabituelle, je tends l'oreille, assez pour capter un murmure :

- Jamais...

Je lui rends son étreinte au mieux de mes capacités, la gorge serrée. Combien de fois faudra-t-il le penser ? Lui offrir mes sourires, mes bras, mes regards ou mon sang ? Il n'y a personne d'autre, nul part où aller. Pas volontairement. Jamais. Sa vulnérabilité me touche et me brise le cœur. Je profite de son étreinte, m’enivre de son odeur, enfouis contre lui. Je déglutie, m'efforce à réprimer mon émotion. Le souffle presque coupé, tremblant, je lâche le seul mot qui me viens, me fais Echo :

- Jamais.

Je ne cherche pas à m'enfuir, ni même à voir son visage, reste là, bien sagement. Je ne vais nulle part. Je veux que le message s'ancre, prenne racine, s'il le faut. Le temps n'a pas d'importance, la voilà, ma priorité. J'ai le visage contre son torse, son odeur dans la tête. Non, je ne suis pas prête de partir. Mon temps lui appartient, je me fais patiente, me perds dans les minutes, l'entourant de mes bras.

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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeVen 16 Aoû - 22:41
Promesse


Elle me rend mon étreinte, bien qu'elle semble surprise, se blottit contre moi. J'entends son coeur qui s'affole, son souffle irrégulier, visiblement angoissé. Je serre les dents. Ses bras se resserrent contre moi ; m'enlèvent le souffle. J'ai l'idée folle qu'elle espère me retenir, me garder à jamais contre elle. Aimerai tant y croire... Elle déglutit, lâche le seul mot qu'elle trouve, semble-t-il, et c'est bien suffisant.

- Jamais.

Un sourire triste dans ses cheveux, son odeur plein la tête, l'émotion passe lentement. Je parviens presque à me convaincre, arrive toutefois à me calmer. Je ne veux pas gâcher ces instants avec elle par des inquiétudes vagues. Préfère m'atteler à garder chaque seconde en mémoire, fermement ancrée. Espère multiplier ces secondes par des milliers, que dis-je, des milliards, nourris l'espoir de la garder auprès de moi aussi longtemps qu'il me sera possible.

Je respire son parfum, cherche -ironiquement- du courage. Moi qui me croyais insensible, me voilà à terre. Douce ironie. L'émotion passe, la vulnérabilité n'est déjà plus. Un sourire mi-amer, mi-moqueur, et je la taquine doucement :

- À ton tour de me faire une promesse.

Je me détache lentement, juste assez pour chercher son regard. Me fais plus sérieux, aussi. Si un voile d'inquiétude couvre toujours mes yeux, c'est bien une légère amertume qui se révèle dans mon ton lorsque je continue :

- Promets-le-moi.

Si l'idée de recevoir de nouvelles promesses me fait grincer des dents -beaucoup trop ont été bafouées-, j'ai toute confiance en la Lady. Espère vraiment que ses mots ne seraient pas vains. Sais pourtant que ce que je lui demande ne correspond pas forcément avec ce qu'elle envisage, que nos définitions diffèrent. L'idée de la garder auprès de moi me rend insensé, imprudent. Je lui demande la lune, elle ne voit sans doute que les étoiles. Son toujours et son jamais ne correspondraient peut-être jamais aux miens. Mais l'idée de grappiller une seconde supplémentaire de sa présence me suffit - pour le moment. J'ai dans l'idée de m'excuser de cette saute d'humeur - ne trouve pas de mots adéquats, ne parviens sans doute pas à ravaler une certaine fierté. Préfère me taire, glisse ma main dans sa nuque, joue avec ses cheveux.



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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeLun 19 Aoû - 20:33

Perfusion.

Nous restons un moment silencieux, sans bouger. Je ne suis pas certaine du temps qui passe, n'en fais pas grand cas. Ce n'est pas le plus important, pas maintenant. Je reste blottie contre lui, les battements de mon cœur comme seul horloge, et encore. Bien que je ne sache pas ce qui a provoqué cette vague d'émotion chez Damon, je n'ai pas envie qu la chose se reproduise, n'aime pas le voir ainsi. Il me semble... si triste, si perdu ? Je ne supporte simplement pas ça. Bientôt, je le sens se détendre. Le mouvement est léger, voir infime, mais parviens à me mettre du baume au cœur. Je prends tout ce qui peut aider, ne fais pas la difficile. Là, je retrouve un peu de légèreté - peut-être trop, d'ailleurs, pour que cela ne cache pas quelque chose ;

- À ton tour de me faire une promesse.


Je commence à me méfier de son ton, suis rappelée à l'ordre par ses mots. Je me retiens d'ajouter un "tout ce que tu veux", est dans l'idée d'être aussi solennelle que possible. Je ne veux pas lui faire une promesse à la légère, souhaite ne jamais trahir ma parole. Ne jamais le décevoir d'aucune sorte. Damon en vient à se détacher et je cherche son regard, sérieuse. Le temps n'est plus aux jeux, je sens bien que ce qu'il va me demander est important à ses yeux. Après la promesse que je lui ai extorquée, je lui dois bien cela, aurais aussi été attentive si la chose ne s'était pas faite. Ses yeux rencontrent les miens et, les mains entrecroisées dans mon giron, j'attends, je l'encourage d'un léger mouvement de tête.

- Promets-le-moi.

Il me faut quelques secondes pour comprendre qu'il fait référence à notre échange précédent. Je considère cette promesse, ne vois rien qui puisse s'y opposer. L'idée de rentre la chose plus officielle, de la vocaliser a quelque chose de gênant mais me semble en même temps naturelle et juste. Convaincue qu'il s'agit de la voie à poursuivre, sans intention de jamais me démentir, mes mains cherchent les siennes.

- Je te le promet, Damon. Je ne te quitterai pas.

Je porte ses mains à mes lèvres, scelle ma parole d'un baiser, avant de, mue par le besoin de faire quelque chose de plus, de donner plus d'importance, de valeur à mes mots, récupérer un petit objet de ma poche. Mon cœur se serre, je suis pourtant décidée. Je dépose l'objet dans sa main, la referme dessus. Je prend une grande inspiration, me sens un instant vulnérable, nue, sans. J'ai dans le même temps la sensation d'avoir fais ce qu'il fallait. Je déglutie, trouve son regard, m'explique.

- C'était la montre à gousset de ma mère. J'aimerais que tu la conserves. Elle... Elle ne donne plus l'heure - le temps s'est arrêté, il n'a plus de prises sur elle. C'est.. C'est une promesse.


Mes mots s'emmêlent - il y a tant de phrases que je ne trouve pas, que je ne sais pas dire. Pourtant, il me semble qu'avec cet objet, c'est mon temps que je lui offre, mon futur comme mon passé, des infinités de possibles, des mondes de souvenirs qui ne sont pas encore. Je lui voue tout, promet, en quelque sorte, de ne pas compter les heures que je lui consacre, de revenir, toujours. La montre a gousset est argentée, s'ouvre encore quand on appuie dessus. Elle est simple, est pourtant riche de significations à mes yeux.. Le temps ne l'a pas épargnée - quelques éclats sur la vitre, et surtout, un mécanisme bloqué. Mon père voulait la jeter - je l'ai récupérée en secret, ai précieusement gardé ce souvenir, m'endormant avec, pendant un temps. Je la portais encore régulièrement, m'en défais à présent. Dénué de chaîne et arrêtées sur le VIII et le VI, ses minces aiguilles ne dansent plus, restent là, figées à une autre époque et pour le temps à venir, insensibles aux années, ne changeant pas. Tout comme nous. J'imagine les yeux bleus qui me font face à différentes époques, souhaite ne jamais reprendre cette promesse, le garder toujours à mes côtés.

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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 19:26
Cadeau


Amanda se fait sérieuse. Elle a bien compris l'importance de ma demande, ne cherche pas à répondre à ma taquinerie. Elle semble considérer la chose un instant, pas très longtemps ; ne trouve rien à y redire. Ses mains finissent par chercher les miennes, je les lui offre sans réfléchir.

-  Je te le promet, Damon. Je ne te quitterai pas.

Elle porte mes mains à ses lèvres, y dépose un baiser. Je soutiens son regard, me sens frémir. Toutefois pas de la même façon que précédemment. Ce frisson-là est chaleureux, simple, qui donne envie de continuer à vivre, même une fois l'instant passé. Je lui offre un sourire, elle libère une de mes mains pour farfouiller dans sa poche. Elle glisse un objet en métal dans ma main, la referme dessus. Les sourcils à moitié froncés, je jette un coup d'oeil ; ses mains toujours serrées sur les miennes m'empêchent de voir de quoi il s'agit. Je cherche ses yeux, elle déglutit, m'explique enfin :

- C'était la montre à gousset de ma mère. J'aimerais que tu la conserves. Elle... Elle ne donne plus l'heure - le temps s'est arrêté, il n'a plus de prises sur elle. C'est.. C'est une promesse.

Je cherche mon air, suis surpris. Je jette un regard à nos mains, retrouve ses yeux. J'essaie d'abord de refuser ce cadeau si précieux :

- Je...

Ne trouve pas la suite de mes mots. Toute l'importance de ce geste me frappe de plein fouet. L'espace d'un instant, je ne comprends pas comment elle peut m'offrir un objet aussi précieux à ses yeux. Et puis je comprends. Et mon cœur rate un battement.

- Tu es sûre... ?

J'ai peur qu'elle regrette, que l'objet lui manque. J'ai moi-même perdu ma mère, sais ce que ça fait, même si j'étais encore très jeune. Je n'ai que des bribes de souvenirs d'elle : une image, un rire, une parole... N'ai aucun objet lui ayant appartenu ; sais pourtant que je ne l'aurais pas cédé à n'importe qui. Cette idée fait à nouveau faire une embardée à mon vieux coeur ; plus douce, cette fois.

Je me dégage doucement de ses mains pour la regarder ; enfin. Le temps ne l'a pas épargnée ; elle dit vrai. Une montre simple, argentée, sans chaîne. Je croise ses yeux, teste doucement le mécanisme pour l'ouvrir ; aucune résistance. Le verre est un peu rayé, parsemé de quelques éclats. Les aiguilles sont immobiles. Parfaitement immobiles. Un sourire fugace passe sur mes traits. L'heure éternelle, hein ? Je croise son regard, referme doucement l'objet. L'idée que le temps n'ai plus de prise sur nous me fait sourire. D'une main, la montre toujours dans l'autre, j'écarte doucement une mèche de cheveux de son visage, effleure doucement sa joue dans le même mouvement.

- Merci Amanda.

Presque un murmure. Mais l'un de mes plus sincères remerciements. Le cadeau a de la valeur, à n'en point douter. Et j'en suis profondément ému.


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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeDim 25 Aoû - 12:38

Perfusion.

Si ce don est spontané, impulsif, je ne peux pas le regretter. Il y a des choses dont on ne doute pas, dont on est certain, dans la vie. Je connais mes symboles, la valeur de mon geste. Personne d'autre, à mes yeux, ne mérite ce cadeau. Il est de toute façon la seule personne à pouvoir le porter, à conserver une partie de mes souvenirs, de ma vie, de mon cœur. Légèrement nerveuse, je perçois sans mal son trouble, ne peux toutefois pas le laisser reculer - il ne s'agit pas d'un don qui se récupère. Ce que je donne, ici, l'est définitivement.

- Je... Tu es sûre... ?

Je trouve son regard, lui souris doucement, hoche la tête. Oui, je suis bien certaine de mon choix. Il s'enquière de l'objet, mes mains lui abandonnent tout à fait et je l'observe en silence, une sensation de douce chaleur au cœur. Le voir avec cet objet est agréable, me laisse rêveuse. Mon esprit invente des scénarios - de très beaux futurs, dans lesquels je ne suis jamais séparée ni de l'objet, ni de son propriétaire. Pour l'instant, ses images me suffisent, bien qu'improbables. Je veux profiter de ce présent qui file parfois si rapidement, me coupe au futur pour retrouver deux yeux d'une nuance de bleu que je chérie particulièrement. Damon referme doucement la montre, m'offre un sourire. Une de ses mains s'approche de mon visage, repousse une mèche de mes cheveux, s'attarde sur ma joue. Mon cœur s'affole légèrement, fait une embardée et mon sourire s'étire. En cet instant, je suis comblée, ai tout ce que j'aime à portée de main, ou presque.

- Merci Amanda.

Il y a des fois où les mots ne suffisent pas ; d'autres où il ne reste qu'eux, où ils suffisent amplement. Et je sais, lis dans son regard qu'il comprend. Je n'ai rien à demander de plus, pose ma main sur la sienne, la caresse distraitement du pouce. Je me sens bien, sereine. Je ne pensais pourtant jamais me séparer de cet objet, le gardais régulièrement sur moi, en amulette, ou un rappel, peut-être. Mais je n'en ai plus besoin. Voilà la personne que je souhaite aimer et protéger, et qui pourrait, peut-être bien, me rendre la pareille. Je ne veux plus être prudente, faire attention, me méfier. Cette image de l'amour maternel, de la déception maritale n'a plus le même sens. J'ai le sentiment de gagner au change, prend sa main dans la mienne, avant de joindre nos fronts. Tendrement, mes lèvres trouvent les siennes, scellent une dernière fois notre promesse.
La forêt se fait plus lumineuse, se teinte de touches orangées. Je sais que le temps passe, n'ai pourtant pas le désir de rentrer. Pas maintenant. Pas tout de suite.
Je profite du moment, un sourire sur le visage, m'éloigne à peine, pour mémoriser ses traits, remercie le destin, le hasard et quiconque ai pu jouer un rôle dans notre rencontre, mais aussi dans l'heureuse conclusion de la journée. Je n'aurai pas pu le perdre, oh non. Et le voilà, aussi plein de vie que techniquement possible, sa main se confondant avec la mienne, pour mon plus grand plaisir. Le cœur débordant d'amour, en paix.

.N'E.
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MessageSujet: Re: Perfusion [PV Amanda Warren] Perfusion  [PV Amanda Warren] Icon_minitimeMer 12 Fév - 23:16
Interlude d'une idylle


Sous mes doigts, la chaleur de sa peau. Son coeur palpite, son sourire s'étire. Elle pose sa main sur la mienne, la caresse distraitement du pouce - elles retombent. L'autre est fermement serrée sur le métal froid de la montre, de peur, sans doute, qu'elle ne lui échappe. Les doigts s'y raccrochent fermement, ne désirent pas la laisser, ont trop peur de la glisser dans ma poche. Et si je la perdais ? L'idée me crève le coeur, les jointures blanchissent sur le précieux objet.

La Lady requiert mon attention, prend ma main dans la sienne, joint nos fronts. Et puis... Ses lèvres trouvent les miennes, y déposent un rapide baiser. Si rapide, si fugace, que je crois l'avoir rêvé. Mais mon souffle - coupé - me convainc du contraire. Légèrement surpris -et fort agréablement, certes-, je l'observe s'éloigner à peine, m'observer avec un sourire. Elle semble si calme. Si sereine. Si... comblée ? Je frémis à l'idée folle que, peut-être, je suis acteur de cette accalmie. Pousse la folie à m'en croire même auteur - ce qui me vaut un demi-sourire moqueur sinon comblé aux lèvres.

Et l'inévitable finit par arriver. La lumière qui commence à changer et Amanda qui fait la moue. Je réprime ma déception. Sais qu'elle devra rentrer et ne peut décemment pas rester. J'en crèverai pourtant d'envie. Pourtant, on pourra se revoir - et la simple idée me remonte le moral. Si j'ai une certitude, c'est celle que, après cette journée, on serait obligatoirement amenés à se revoir. Car nous en avons tous les deux envie.

Tout doucement, je presse sa main de mon pouce tentant de la réconforter avant même de prendre la parole :

- Il est sans doute temps de rentrer. Je te raccompagne ?

C'est moins une question qu'une affirmation. Je lui volerai nos derniers instants jusqu'à ce que je doive m'y arracher. Sans libérer sa main, je me relève puis l'aide à faire de même. À contre-coeur, je glisse la montre dans ma poche - y garde la main pour m'assurer de sa présence, et nous voilà en route pour la ville.

Les mots ne valent plus rien, désormais. Le trajet n'est que silence. Les doigts entrelacés, les pensées irrémédiablement tournées vers l'autre, nous gagnons Flamdone avec une lenteur exagérée. Sans doute le manque d'entrain à la séparation qui s'annonce - du moins est-ce mon élucubration sénile. Toujours est-il que finalement, l'instant fatidique se profile. Je me mords la lèvre, ne sais comment lui dire au revoir, crève d'envie de l'embrasser. Me contente d'une pression sur sa main. Et puis il est temps de nous séparer.

Dans l'espoir fou de mieux se retrouver.

Peut-être.


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