Au XIXe Siècle, en 1864, dans la région de Stormfield, des créatures rôdent..
Comment survivrez-vous parmi elles ?

 
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Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov]
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 :: Côté RPG :: Straunbourg :: La Virelane
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Théa Maya Thorsen
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MessageSujet: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 5 Juil - 16:16

Ça s'annonce bien...
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Le temps presse. Avant même d'avoir ouvert les yeux, je sais que quelque chose ne va pas. Après un léger grognement, je me défais de me draps, peste contre le tissu qui s'enroule autour de moi, maudis ma dernière virée nocturne tandis que je fais une toilette rapide, enfilant aussi rapidement que possible mes vêtements. Une veste boutonnée noire et un pantalon légèrement bouffant de la même teinte plus tard, je m'autorise à regarder l'heure en grimaçant. C'est bien ce que je pensais - si ce n'est pas pire. Entre le voyage en train et ma sortie de la veille, j'ai bien trop dormi. D'un autre côté, je suis en forme, ce qui n'a pas - ou peu - de prix. Décidée à voir les choses du bon côté, je réunis les affaires nécessaires à ma journée de travail, relis en diagonale la lettre et, une pomme en main, faute de mieux, quitte mon auberge au pas de course. Une fois la pomme engloutie, je m'attaque à mes cheveux, en fait rapidement un semblant de chignon. Essayer de vous battre avec des cheveux dans les yeux ! C'est bien mieux ainsi et, après quelques bifurcations supplémentaires, me voilà arrivée. Le lieu est désert. Haussant un sourcil, je m'enquiert de l'heure, ma montre à gousset fétiche à la taille. La petite aiguille s'approche du X, n'y sera pas avant une quinzaine de minutes. Je soupire, époussette mon vêtement, me tapote les joues une dernière fois pour me réveiller et prend en compte le lieu. Ma journée de travail commence, je me dois d'être professionnelle. Récupérant la lettre après avoir scanné les lieux, je m'autorise une lecture plus complète. Bon, mon interlocuteur ne devrait plus tarder s'il est à l'heure. Il est question d'une nouvelle traque, un individu - enfin, soyons réaliste, une créature - posant problème. Il faut dans un premier temps retracer les pas de la bête, trouver ses habitudes, les comprendre, les anticiper. Après quoi, ce n'est plus qu'une question de battue. Un sourire distrait aux lèvres, je sens une des armes que je garde en permanence sur moi. Le poids est rassurant, je parviens presque, à l'odorat et au souvenir, à sentir son tranchant contre mes doigts. La chasse est ma partie préférée, bien que tous les aspects du métier me plaisent. Un bruit ténu me fait sortir de mes pensées. Je me redresse, range la lettre. Il est neuf heure cinquante-neuf.

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Adrian Ivashkov
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 5 Juil - 19:02


Ça s'annonce bien...
Une missive. Quelques brèves informations. Une nouvelle mise à prix, une heure, un lieu. Il avait donc une personne à rencontrer. Sans doute un supérieur ou un témoin important. Il pourrait sans doute lui donner des informations sur cette nouvelle traque. Une créature causait la discorde dans Straunbourg et on voulait le mettre sur le coup ; il ne se ferait pas prier.

L'heure du rendez-vous approchait. Adrian finissait de se préparer, emportant le nécessaire. Il fourra la lettre dans sa poche, laça ses chaussures solides et sortit. Il traversa la rue à grandes enjambées, le pas franc et décidé pour rejoindre la Virelane qu'il dû longer un moment jusqu'au lieu de rendez-vous. L'endroit était quasiment désert à cette heure ; le marché avait lieu au centre du village et tout le monde devait s'y rendre. Dans à peine une heure, tout serait terminé et remballé. Pour sa part, il était exactement à l'heure.

Au bord du cours d'eau, qu'une seule silhouette immobile qui semble attendre. Cela doit être la personne qu'il doit rencontrer. On n'avait pas vraiment donné plus d'information à ce sujet. Il se dirigea dans sa direction, découvrant petit à petit les traits d'une femme ; une témoin, sans doute. Elle lisait une lettre, la rangea en l'entendant arriver (il avait pris soin de faire un peu de bruit pour attirer son attention). Il attendit qu'elle lève les yeux, ne s'embêta pas à sourire. S'inclina légèrement, se présenta :

▬ Bonjour. Adrian Ivashkov.

Pas de chaleur. Une neutralité excessive. Un détachement absolu. Il travaille ; les sentiments ne sont pas les bienvenus. Il détaille un peu plus l'inconnue : jeune, cheveux bouclés et foncés, la peau claire. Ne s'en préoccupe pas davantage. Des excuses banales, simplement bienséantes, un ton toujours égal ; si elle était concernée, elle le saurait :

▬ Je vous prie de m'excuser, je dois rencontrer quelqu'un dont j'ignore l'identité. L'on m'a indiqué ce lieu et cette heure. Êtes-vous au courant de quoi que ce soit, ou je fais erreur ?

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 5 Juil - 19:48

Ça s'annonce bien...
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L'homme n'est pas bien vieux, ni spécialement jeune - leurs âges ne sont pas éloignés. Sa démarche est assurée, il se dirige droit vers moi. Je prends le temps de le détailler, note une odeur que je connais bien : de la poudre. Il est donc armé. Trop, visiblement, pour n'être qu'un civil. Définitivement humain, il y a quelque chose de parfaitement maîtrisé à propos de lui. En contrôle de chacun de ses mouvements - son rythme cardiaque étant même aussi régulier qu'un métronome ou que le tic tac d'une horloge. Définitivement intriguant mais, surtout, annonciateur de mauvaises nouvelles - ou de problèmes. La juge-t-il peu dangereuse, ou compte-t-il sur sa préparation ou ses armes ? Est-ce un coup de bluff, de la stupidité, ou les faits ? Si sa silhouette n'est pas des plus impressionnantes, il ne fait pas de toute que ses vêtements cachent une musculature développée. Il ne porte pas de signes distinctifs, n'a pas de cicatrices visibles, son teint chaud contraste toutefois avec un air froid qui, cumulés à des yeux noirs, en impressionneraient plus d'un. Son être est une évidence, un chasseur, à n'en pas douter. Il donne la mort et je parviens presque à le sentir sur ma langue, derrière le parfum de son sang, qu'une imagination sans défaut et un petit-déjeuner pas assez consistant me font parvenir. Je déglutie, mon petit sourire habituel se fige - mettre les formes est souvent un plus, dans la profession. En tant que femme, les confidences sont plus simples à obtenir, on prend moins peur, les langues se délient. Pas la sienne, visiblement. Il s'incline très légèrement, expédie les politesses d'usage.

- Bonjour. Adrian Ivashkov.


Le nom ne me dit rien, la façon dont il est annoncé non plus. Il n'a pas peur de qui il est, ne se cache pas. C'est toujours bon à noter.

- Je vous prie de m'excuser, je dois rencontrer quelqu'un dont j'ignore l'identité. L'on m'a indiqué ce lieu et cette heure. Êtes-vous au courant de quoi que ce soit, ou je fais erreur ?

Mon sourire se fait plus ironique tandis que je lui tend une main ganté, prête à lui serrer la main.

- Théa Thorson, Enchantée.

Un petit silence, pour faire bonne mesure et j’enchaîne.

- Il semblerait que ce soit un travail à deux.

Je sais qu'il ne s'y attend pas - je suis moi aussi surprise. Peut-être un peu moins, soit, puisque je l'ai vu venir. Certaines choses ne trompent pas. Tout de même, le coup est rude. Venir de Londres pour une affaire et se retrouver à partager avec le premier inconnu venu ou presque... Pas idéal. Reste à voir quel genre de personne est-il. M'a-t-on, malgré mes recommandations et mon tableau de chasse, jugée trop faible ? Est-ce en raison de mon sexe ? J'espère bien que non. Malgré tout, la chose reste très courante. Donc, à la limite, je suis habituée. Je me demande comment lui va le prendre, par contre. C'est une chose de subir les préjugés habituels, toutefois, certaines personnes n'aimeraient absolument pas avoir une femme dans les pattes pour ce genre de tâches. Ce n'est pas comme s'il avait le choix - je me suis engagé, lui aussi, alors il nous faudra aller jusqu'au bout. Qu'importe son avis, ou le mien. J'imagine aussi que les dégâts causés par notre bête sont plus lourds que prévu. C'est aussi une possibilité, moins réjouissante qu'un bon vieux sexisme. Quoique.. Mon cœur accélère légèrement à l'idée. L'affaire se corse, est plus intéressante encore.

- Que savez-vous ?

Il faut bien commencer quelque part, et, le choc passé, se mettre au travail. Si la cible est jugée trop dangereuse et que notre collaboration est requise, nos employeurs ont bien pu s'amuser à égrener les informations pour nous forcer à communiquer.

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 5 Juil - 21:31


Ça s'annonce bien...
La jeune femme me sourit. Si d'abord ses traits se cripsent, à mes mots, l'ironie se lit dans ses yeux. Je plisse légèrement les yeux, attendant qu'elle s'annonce, appréciant peu la situation. Elle me tend une main gantée, se présente, suite à quoi je lui serre la main :

▬  Théa Thorsen, Enchantée. Il semblerait que ce soit un travail à deux.

Je hausse un sourcil à sa remarque, mais la surprise reste mesurée sur mon visage. C'est une blague ? Je cache mon exaspération, promène un regard neutre sur la Virelane. Depuis quand m'attribuait-on des coéquipiers ? N'ont-ils pas confiance en mes capacités ? Ou est-ce elle, le point faible ? Quoi que, peut-être ont-ils évalué le danger que représenterait la mission... ? Je n'aime pas ça. J'espère qu'elle ne sera pas un boulet. Manquerait plus que ça.

▬  Que savez-vous ?

Bien, au moins se met-elle au travail sans rechigner. Ça lui fait au moins un bon point. Peut-être qu'on pourra collaborer, finalement. Peut-être. Je ne m'embête pas à réagir sur le travail en équipe, décide que c'est superflu. Je sors ma lettre, la lui tend au cas où elle souhaitait vérifier mes propos, voir d'elle-même. Un regard neuf peut changer les interprétations. J'énumère pourtant ce qu'il y est écrit sans l'entacher d'a priori ou de on-dits :

▬ Qu'une créature cause des dégâts dans Straunbourg, jour et nuit indifféremment. Et que ce sont de vrais carnages.

Je marque une pause, réfléchi. D'instinct, je pense à quelque chose de bestial, d'animal, comme un loup-garou. Mais les vampires savent aussi se montrer sales dans leurs activités. Quant à des créatures moins courantes, j'aviserai en temps voulu. Peut-être a-t-elle d'autres infos. Cela ne m'étonnerait pas, pour nous forcer à faire équipe. Je lui fais part de mes pensées :

▬ J'imagine sans peine un loup-garou, mais les vampires savent tout autant se montrer salissants. Vous avez d'autres informations ?

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeSam 6 Juil - 0:21

Ça s'annonce bien...
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Je perçois comme une légère hésitation, un sentiment fugace, pas de la surprise, quand il détourne le regard. Un... Deux.. Trois. Et la pièce se remet en place, le compte reprend. Réglé comme une horloge, il passe à autre chose, le rythme cardiaque pas dérangé une seconde. Si je n'entendais pas ce dernier, je pourrais presque être tentée de vérifier s'il n'est pas mécanique. Il est toutefois tout ce qu'il y a de plus organique, à n'en pas douter. Indéniablement froid, oui, voir austère, mais humain - vivant. Comme ceux que nous devons protéger, les civils, la masse de victimes potentielles. Sa main, tout aussi gantée que la mienne fait écho à mon geste et nous nous saluons comme les professionnelles que nous sommes certainement - à une réserve de jugement prêt. Il ne serre pas, ne tâche pas de m'impressionner Le cuir grince très légèrement et nos membres se séparent, regagnent leurs places initiales. Ce laps de temps est resté très bref, comme chronométré.
Son honnêteté vient pourtant à me surprendre. Il récupère sa missive, me la tend. Je masque mon humeur, laisse filtrer un véritable sourire. Oui, nous allons peut-être nous entendre. Peut-être. Il est encore trop tôt pour le dire. Mes yeux font rapidement le tour. Si la première partie est similaire à la mienne, si elle n'est pas identique, des détails changent. Toute un pan d'information manquant à la mienne - comme à la sienne. Je déglutie, plisse les sourcils. Pourquoi être aussi secret, aussi cryptique ? Ils prennent vraiment cette affaire au sérieux. Je tâche de faire des liens, laisse ce que je pensais savoir être complètement balayé par ces quelques lignes manuscrites. Mon nouveau collègue me fait un bref récapitulatif tandis que je tâche d'absorber au mieux les éléments, pour ne plus les oublier.

- Qu'une créature cause des dégâts dans Straunbourg, jour et nuit indifféremment. Et que ce sont de vrais carnages.

J'hoche la tête, sors finalement ma propre lettre, que je ne peux m'empêcher de regarder un instant.

- J'imagine sans peine un loup-garou, mais les vampires savent tout autant se montrer salissants. Vous avez d'autres informations ?

Mon poil se hérisse tandis qu'un sourire contrit prend place. Comment dire ? Je préfère lui tendre ma lettre, qu'il comprenne notre situation.

- Merci. Comme vous pouvez le voir, les informations ont été, disons, inégalement partagées. Un vrai jeu de piste.


Je secoue la tête, lui laisse quelques secondes avant de poursuivre.

- Je n'aurai d'ordinaire pas d'objections mais.. La mention de meurtres rituels est inscrite. La démarche s'apparente bien plus à celle d'un sorcier. Un mauvais sorcier, évidemment, mais les dates ne collent pas. Les meurtres qu'on lui attribue ont très peu de points communs. Pas d'heures, pas de jours, ça ne correspond à priori pas à un calendrier spécial. Il semblait au début respecter la lune, puis plus rien. Plus le temps passe et plus les carnages augmentent. En nombre, mais aussi en portée. Nous passons des animaux d'une écurie à une exploitation agricole entière.


Je repousse une mèche folle, continue mon raisonnement à voix haute.

- Les crimes sont découverts plusieurs heures voir plusieurs jours après. Il n'y a pas de témoins - ou ces derniers n'osent pas se déclarer. Ces meurtres pourraient durer des heures, comme quelques minutes. Les corps sont trop endommagés pour voir s'ils ont été torturés, quelles parties ont pu être mangées ou récupérées ou non. Il pourrait presque s'agir de personnes différentes, d'un groupe. Pour ce que l'on en sait - et la façon donc nos lettres semblent désigner des suspects radicalement différents. Il va falloir tout revoir depuis le début.. Certains groupes de vampire sont connus pour des cultes précis, allant parfois jusqu'au sacrifices rituels. Mais en a-t-on déjà entendu parler autrement ? La piste d'humains est, me semble-t-il, à écarter..

Je croise finalement son regard, conclut :

- J'espère que vous avez trouvé un logement dans la région, le peu d'informations dont nous disposons est discutable, peut tout ou rien accuser. A moins d'un coup de chance, cette affaire ne sera pas résolue ce soir. Comment préférez-vous que nous opérions ?



Les possibilités sont vastes, et j'envisage d'outre une visite des différentes scènes de crimes qui passent pour les siennes, puis, peut-être, parler à une personne qui, j'en suis sûre, pourra m'aider à entrer en contact avec la communauté surnaturelle du coin. Je dois vérifier quelque chose : qui étaient véritablement les défunts ?

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeSam 6 Juil - 12:02


Ça s'annonce bien...
Elle saisit la lettre qu'il lui tend, laisse échapper un sourire et la parcourt des yeux pendant qu'il récapitule. Elle plisse les yeux, se concentre. Il la laisse faire. Elle hoche finalement la tête, sort sa propre missive, la parcourt une nouvelle fois des yeux avant de la lui tendre.

▬  Merci. Comme vous pouvez le voir, les informations ont été, disons, inégalement partagées. Un vrai jeu de piste.

Elle secoue la tête ; la main gantée s'empare de la missive. À son tour, il la lit, tout en écoutant sa partenaire élucubrer. Des meurtres rituels ? Mis en scène ? Il plisse légèrement les yeux. Cela se complique. Les loups-garous ont rarement l'instinct de mettre leurs crimes en scène, sauf de rares cas. Les vampires étaient sur ce point plus plausibles ; des groupes vouant des cultes à différentes entités. Les sacrifices n'étaient pas non plus rares chez les sorciers, mais leur goût du carnage bien moins prononcé. Il releva les yeux sur sa collègue d'infortune, l'écouta en silence :

▬   Je n'aurai d'ordinaire pas d'objections mais.. La mention de meurtres rituels est inscrite. La démarche s'apparente bien plus à celle d'un sorcier. Un mauvais sorcier, évidemment, mais les dates ne collent pas. Les meurtres qu'on lui attribue ont très peu de points communs. Pas d'heures, pas de jours, ça ne correspond à priori pas à un calendrier spécial. Il semblait au début respecter la lune, puis plus rien. Plus le temps passe et plus les carnages augmentent. En nombre, mais aussi en portée. Nous passons des animaux d'une écurie à une exploitation agricole entière.

  Les crimes sont découverts plusieurs heures voire plusieurs jours après. Il n'y a pas de témoins - ou ces derniers n'osent pas se déclarer. Ces meurtres pourraient durer des heures, comme quelques minutes. Les corps sont trop endommagés pour voir s'ils ont été torturés, quelles parties ont pu être mangées ou récupérées ou non. Il pourrait presque s'agir de personnes différentes, d'un groupe. Pour ce que l'on en sait - et la façon donc nos lettres semblent désigner des suspects radicalement différents. Il va falloir tout revoir depuis le début.. Certains groupes de vampire sont connus pour des cultes précis, allant parfois jusqu'au sacrifices rituels. Mais en a-t-on déjà entendu parler autrement ? La piste d'humains est, me semble-t-il, à écarter..

   J'espère que vous avez trouvé un logement dans la région, le peu d'informations dont nous disposons est discutable, peut tout ou rien accuser. A moins d'un coup de chance, cette affaire ne sera pas résolue ce soir. Comment préférez-vous que nous opérions ?

Cette fois, elle s'adresse à lui en personne. Ah tiens. Elle n'avait donc pas oublié son existence ? S'il n'avait pas été rythmé par un métronome, sans doute aurait-il eu besoin d'un peu de temps pour digérer la masse incommensurable d'informations qu'il venait de recevoir. Mais son cerveau venait précisément de classer toutes les informations par pertinence, importance et surtout, fait avéré ou élucubration de sa collègue. C'était déjà chose faite, aussi efficace et rapide qu'une montre à gousset. Il hocha la tête, pensif.

▬  Effectivement, nous possédons bien peu de détails. Sans doute devrions-nous commencer par nous rendre sur les lieux de crimes connus, puisque nous manquons de témoins. Nous pourrons peut-être trouver quelque chose. Il marque une micro-pause, reprend : Et j'ai effectivement un logement. La durée ne sera pas un problème.

Au contraire. Le manque d'information et la perspective d'une traque intéressante l'excitaient. Enfin un peu de piment ! Cela changeait des simples exécutions ordinaires. D'habitude, on identifiait facilement le coupable, se contentait de le traquer quelques heures, un jour ou deux, et l'achevait. Pas cette fois. Cette fois, ils devront réellement se creuser les méninges, et ça le rendait impatient de s'y mettre ! En espérant seulement que sa collègue d'infortune ne serait pas une tire-au-flanc et un boulet. Il s'enquit d'ajouter, sous-entendant clairement qu'il était temps de se mettre au travail :

▬  Sans doute devrions-nous aller d'un endroit à l'autre dans l'ordre où les crimes ont eu lieu ; l'évolution des procédés pouvant nous donner des informations importantes.

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeSam 6 Juil - 22:19

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.



Mon récent collègue m'écoute sans broncher - c'est, à nouveau, un bon début. S'il ne semble pas forcément convaincu par mes pensées à voix haute, il n'en montre rien. Un simple pli, sur son visage, lui donne un air sceptique. Toujours aussi neutre, il se contente de regarder dans ma direction s'il ne me regarde pas ; son regard trop sombre pouvant être perdu dans le vide ou dans ses pensées comme particulièrement concentré, il m'est impossible de le dire avec précision, en contre-jour. Sans perdre de temps - efficace comme toujours ; bon sang ce que je commence à l'apprécier celui-là - le voilà qui me répond, pas le moins du monde déstabilisé par ma diatribe, déjà à la recherche de solution, ayant prit en compte mon opinion et les nouvelles informations partagées. C'est le genre d'efficacité qui me plait, parce que dans le métier, le temps, on en a pas. Pas quand des vies sont en jeux - comme, tiens, les nôtres.

-  Effectivement, nous possédons bien peu de détails. Sans doute devrions-nous commencer par nous rendre sur les lieux de crimes connus, puisque nous manquons de témoins. Nous pourrons peut-être trouver quelque chose. Et j'ai effectivement un logement. La durée ne sera pas un problème.

J'hoche la tête à mon tour, fais mentalement la liste des locations qui nous ont été communiquées - un des seuls élément qui soit parfaitement identique aux deux lettres. Tant mieux si ses dispositions sont prises - je lui souhaite de ne pas être trop excentré de la ville, question de pratique, puis passe à autre chose. J'apprécie d'aller - plus ou moins - droit au but et le fait que nous parvenons au même conclusion est loin de me déplaire. Cet Adrian a de la suite dans les idées, reste à voir sur le long terme. Je n'ai pas travaillé en binôme depuis un an, au moins. La dernière fois, c'était beaucoup plus compliqué - qu'on me permette donc de me réjouir un peu de ce que le destin m'a mit entre les pattes, et sans mauvais jeux de mots.

- Sans doute devrions-nous aller d'un endroit à l'autre dans l'ordre où les crimes ont eu lieu ; l'évolution des procédés pouvant nous donner des informations importantes.

Encore mieux. L'idée est bonne. Toutefois, il faut être sûr de nous.

- Ca me va. Nous devons aussi nous assurer que, parmi la liste communiqué, nous n'avons pas d'éventuels inspirés. Jusque là, les lieux des crimes ont été marqués par des cercles de sang. Nous ne sommes pas certains que ce soit encore le cas - que quelqu'un d'autre n'ait pas reprit le flambeau, par exemple.


Elle fait une pause, regarde l'heure rapidement tout en ajoutant :

- Le premier lieu est la Ferme du feu vieux Lucas. Ce n'est pas si loin - une heure à pieds. La moitié à cheval. Une préférence ?

Ils pourraient, dans le pire des cas, être de retour avant quatorze heures. Sauf si, vraiment, ils faisaient, dès le premier jour, une mauvaise rencontre.

- L'exploitation familiale tournant toujours, les lieux ont certainement été nettoyés, depuis. Nous aurons peut-être besoin d'accéder aux tirages qui ont été fait.

Si la tâche nous avait été confiée dès le début, oui, nos recherche auraient pu être concluantes, en solo. Mais là ? Non, ça n'allait pas suffir. J'allais devoir contacter des instances très différentes, peut-être même faire appel aux sorciers du coin. Retenant un soupir devant la liste des choses à faire avant de me coucher, ce soir, en rognant sur mon temps libre, je prévois des semaines chargées. Bon. Mes calculs, optimistes, me laissent une heure pour décompresser avant de me coucher. Et il me faudra un steak saignant, aussi, je vais en avoir besoin.

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Adrian Ivashkov
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeDim 7 Juil - 18:15


Ça s'annonce bien...
▬  Ça me va. Nous devons aussi nous assurer que, parmi la liste communiqué, nous n'avons pas d'éventuels inspirés. Jusque là, les lieux des crimes ont été marqués par des cercles de sang. Nous ne sommes pas certains que ce soit encore le cas - que quelqu'un d'autre n'ait pas reprit le flambeau, par exemple. Je hoche la tête, agréablement surpris qu'elle y ai pensé. Elle regarde l'heure, continue :Le premier lieu est la Ferme du feu vieux Lucas. Ce n'est pas si loin - une heure à pieds. La moitié à cheval. Une préférence ? Nouvelle pause L'exploitation familiale tournant toujours, les lieux ont certainement été nettoyés, depuis. Nous aurons peut-être besoin d'accéder aux tirages qui ont été fait.

J'acquiesce d'un signe de tête. Cela n'allait pas nous faciliter la tâche. Je cache ma frustration d'être appelé trop tard, estime rapidement le temps que nous avions. Le trajet en soit n'était pas un problème par sa durée ; la ferme des Lucas ne s'envolerait pas et le crime ayant sans doute déjà été nettoyé depuis le temps ; mais le temps que nous mettrons à coincer cette créature était précieux. Plus nous perdons du temps à vagabonder entre les villes, plus la créature en aurait pour perpétrer ses actes (ou se faire imiter). Je décide rapidement :

▬  Nous ne devrions pas perdre de temps ; il nous est précieux. Plus vite nous aurons coincé cette créature, plus de vies nous auront sauvées. Vous avez de quoi louer un cheval ?

Je m'inquiète inutilement ; pourrait aisément le lui louer pour elle. Mais ce n'est pas mon genre. Déjà, je l'invite d'un signe à se mettre en chemin, désirant gagner le pont qui passait au-dessus de la Virelane avant de nous être décidés : les écuries étant de toute façon sur le chemin pour aller à la ferme.

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeDim 7 Juil - 23:09

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Il se contente, comme toujours, d'hocher la tête, et je ne peux m'empêcher, quelque part, de redouter ce... manque d'humanité. J'ai pourtant vu de quoi les humains étaient capables. Les monstres aussi. Tous les mêmes, ou presque. Il suffit d'être en position de pouvoir, ils deviennent tous fous. Je parle de la majorité masculine, veuillez, s'il vous plait, n'en pas douter. Enfin. Chacun son truc, j'imagine. Ce n'est pas parce que je cours après la vie que je suis un exemple à suivre. Son cœur bat plus fort - c'est presque imperceptible, mais le changement, si léger soit-il, manque de me faire sursauter tant il est inattendu. Le rythme est très peu altéré, revient rapidement dans l'ordre. Et bien. Il y a de la colère dans cet homme et toujours, beaucoup de violence. On ne fait pas ce métier, sans ça. Ou alors... On ne dure pas longtemps. Il semble peser nos options, s'est une fois de plus montré attentif, prend en considération mon avis. C'est appréciable, et même apprécié. Les heures de marche ne me font pas peur, loin de là. Il est juste question de perdre le moins de temps possible, d'être, simplement efficaces. Rapidement, sa décision est prise. Je le vois à la façon dont ses muscles se contracte : il est prêt à se mettre en route, sans transition, finit à peine ses mots qu'il nous invite à nous mettre en route, d'un geste. Sans mots supplémentaires. Sobre, évitant le superflus, les redondances.

- Nous ne devrions pas perdre de temps ; il nous est précieux. Plus vite nous aurons coincé cette créature, plus de vies nous auront sauvées. Vous avez de quoi louer un cheval ?

Je suis sa logique sans mal, le rejoins en un pas, m'adapte au rythme soutenu qu'il maintient. Mon esprit de compétition me titille, a dans l'idée de se réveiller. Je serre les mâchoires légèrement, me contente d'égaler ses enjambées, de marcher à ses côtés. J'hausse toutefois un sourcil.

- Ce ne sera pas un problème.


Je ne suis pas sûre d'apprécier le sous-entendu. M'enfin. Pourquoi n'aurais-je pas les fonds nécessaires ? Ayant proposé l'idée, j'estime être en droit d'attendre à ce qu'il présume ma sécurité financière. Je ne roule peut-être pas sur l'or, mais c'est un choix. On vit bien ou on ne le fait pas. Et je ne compte pas me priver. D'un autre côté, je me souviens m'être enquis de son état immobilier, c'est peut-être aussi de bonne guère. Je choisis de lâcher l'affaire. Avec notre rythme, nous dépassons le pont et arrivons sans mal aux écuries. Là, je le laisse prendre les devant, fais le tour des chevaux disponibles. Certains des animaux sont fatigués, même malades. M'approchant des bêtes les plus adaptées à nos besoins, je les désigne d'un geste à mon collègue. Avant de m'adresser à celui sur lequel je compte monter.

- Tout va bien mon beau. Je ne suis que paix et amour, tu sais. Tiens-toi bien, tu veux ?

Je pose ensuite ma main sur son encolure, doucement. Ses narines frémissent, il manque de reculer. Je le fusille du regard - mes yeux changent légèrement et il se fige. Je les ferme, me pince l'arrête du nez et respire profondément. Tout va bien. Je répète le message pour qu'il s'ancre, se projette dans l'espace. Je ne lui veux pas de mal, lui offre un sourire et toute la bienveillance dont je dispose. Il semble finalement se faire à mon odeur, se calme, comme en atteste sa respiration. Prenant les deux animaux par la longe, je déclare :

- Ils feront l'affaire. Combien devons-nous ?



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Adrian Ivashkov
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeMer 10 Juil - 19:36


Ça s'annonce bien...

▬ Ce ne sera pas un problème.

Elle le suit déjà. S'adapte à son rythme soutenu. Ils traversent le pont, atteignent les écuries. Il ne l'attend pas pour faire le tour des chevaux présents. Passe devant les animaux fatigués ou malades sans s'arrêter. Théa et lui tombent d'accord au même instant. Elle les lui désigne, s'approche de l'un des deux pour lui parler. Il a un mouvement craintif. Ne le semblait pourtant pas à première vue.

▬  Tout va bien mon beau. Je ne suis que paix et amour, tu sais. Tiens-toi bien, tu veux ?

Elle s'empare des longes, il règle l'affaire avec le marchand. Lui offre la généreuse avance qu'il demande. Reviendra chercher le surplus lorsqu'ils ramèneront les chevaux. À son retour, elle lui demande :

▬   Ils feront l'affaire. Combien devons-nous ?

▬  J'ai déjà réglé. Tu me rembourseras quand on aura le temps. En selle.

Il s'empare de sa monture, lui passe les rênes sur l'encolure et met le pied à l'étrier. S'il montre moins d'égards à sa monture que sa collègue, il n'en est pas pour autant indifférent ; n'a juste pas le temps. Il attend qu'elle se hisse, s'assure d'un regard qu'elle soit prête. Il talonne son cheval et prend la route au trot ; le galop étant interdit dans la ville. A peine a-t-il dépassé l'entrée de Straunbourg qu'il avertit sa collègue d'un signe et presse son cheval pour prendre un petit galop. C'est un bon cheval. Son allure est régulière et il ne faiblit pas. Ça lui vaudra des problèmes. Il allait être utilisé par les voyageurs jusqu'à l'épuisement. Puis vendu pour une bouchée de pain. Mais Adrian n'a pas le temps de s'en émouvoir.

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Théa Maya Thorsen
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeJeu 11 Juil - 23:03

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Ma question semble presque rencontrer un mur. Presque. Encore plus renfermé et froid que près de la rivière, sa réponse ne se fait malgré tout pas attendre.

- J'ai déjà réglé. Tu me rembourseras quand on aura le temps. En selle.


Il aurait peut-être fallut qu'il y repense, juste un petit peu. Mon métronome vivant prend les rênes du cheval qui lui revient, se met en selle, sans perdre une seconde. Je réprime un soupire, ne parviens pas à comprendre son fonctionnement. Pour la forme, je répond de la même manière ou presque ;

- La moitié est pour moi, tiens-toi-le pour dit.

Je suis loin d'aimer ce sentiment. L'idée de devoir quoi que ce soit à quelqu'un - enfin, soyons franc, je parle principalement d'argent - me révulse. Je n'aime pas non plus les cadeaux. Trop amenée à voyager pour être matérialiste, je ne supporte pas l’éventualité d'être achetée. Je gagne le dos de ma monture sans problèmes, l'ai bien coatchée : elle ne se montre pas réticente, commence doucement à s'habituer à ma présence. Dans un autre contexte, je lui offrirai une friandise, pour l'effort. Lutter contre ses instincts n'est pas ce qu'il y a de mieux. Ma jument s'en sort toutefois très bien, m'impressionne même? Je lui flatte l'encolure, un léger sourire aux lèvres. Et nous démarrons au quart de tour, sans plus attendre. Je n'ai pas dans l'idée d'être un poids - en tant que non-humaine, je surveille au contraire mes mouvements, oublie que lui l'est. Mes instincts prennent le dessus et j'ai à nouveau dans l'idée de faire la course, de ne pas me laisser distancer. Mon cheval semble partager mes sentiments, cherche naturellement à rattraper son homologue équin et voisin de stalle. Mon collègue a dû se renseigner, connait bien le chemin. Je lui reconnais au moins ça, tâche de me tempérer. Nous sommes ici pour le travail, ça n'a rien de personnel. Nous le talonnons quand il nous fait signe d'accélérer la cadence. Lâcher un peu les reines me fait le plus grand bien et la petite Aglaé - c'est de cette façon que je l’appellerais, faute de mieux - est une vraie perle. Elle augmente son rythme sans toutefois forcer, produit de très belles foulées.
Le soudain tutoiement pourrait être perçu, de ma part, comme un professionnalisme en baisse. Je prends la peine de me placer de son point de vue, y voit une véritable perte de temps. Il ne me semble absolument pas être le genre de personnes à prendre soin des étiquettes et conventions sociales. Il se plie au minimum, va droit au but. Je l'ai vu, la chose parvient encore à me surprendre encore. Le paysage défile et le trajet fait de même, sans anicroches. La ferme est bientôt en vue. Je me tâte un instant, fais les pour et les contre. Qui de nous deux est le mieux placé pour présenter notre requête ? La famille est endeuillée, doit vouloir se reconstruire. Un peu de tact pourrait être le bienvenue. Mais me prendra-t-on suffisamment au sérieux ? Nous n'avons officiellement aucun pouvoir. C'est à prendre en compte. La route s'élargit, j'en profite pour atteindre son niveau. Histoire de donner une bonne impression - d'une équipe unie, sans hiérarchie. Non, ça n'a absolument rien à voir avec le fait que je n'aime pas être la dernière. Du tout. Bon. Il va être temps de se décider... J'opte sans plus tarder pour mon option B. Qui est ? Voir ça selon le moment. L'interlocuteur et son humeur peuvent varier. Nous verrons bien. Après tout, nous sommes censés être des professionnelles. Parler un peu à de potentiels témoins et à la famille de la victime ne devrait pas être bien compliqué. Tout dépend du type de fermiers auxquels nous avons à faire. Ils gagnent bien leur vie, soit, mais restent très excentrés des villes, ne s'en approchent pas vraiment, restent entre eux. Les rumeurs vont de bon train - à moi de voir si ce qui se dit peut-être vrai. Nous nous approchons de l'exploitation agricole, commençons à ralentir. Personne en vue, pour l'heure mais.. Les odeurs ne mentent pas, des personnes vivent toujours ici, sont dans les parages. C'est à ce moment que sort une jeune femme, avec un panier sous le bras. Je la jauge une seconde du regard ; me décide. Je descend de cheval, vais vers elle.

- Bonjour, madame. Mon collègue et moi enquêtons sur les causes de la mort de Monsieur Lucas. Nous sommes sincèrement désolés pour votre perte, et allons tout mettre en oeuvre pour que justice soit rendue.

Mes yeux rencontrent les siens. Un frémissement. Quelque chose qui me fait tiquer. Je retiens un sourire - je viens peut-être de me trouver une nouvelle informatrice. Réservée, elle semble légèrement mal à l'aise, n'a pas l'habitude d'être la personne à qui l'on s'adresse pour les choses d'importance.

- Voulez-vous bien, je vous prie, nous amener au lieu où il a été retrouvé ? Nous nous excusons pour la gêne occasionnée - ce ne sera pas long.


Lui donner de l'importance, prendre en compte ses sentiments - tout ce qu'il faut pour la mettre de notre côté. Mes quelques phrases viennent à bout de ses arguments. Elle n'est pas hostile - en deuil, peut-être toujours apeurée : personne ne peut dire si la ferme ne subira pas une autre attaque.

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeMar 16 Juil - 21:59


Ça s'annonce bien...

▬ La moitié est pour moi, tiens-toi-le pour dit.

Il hoche la tête, n'en espérait pas vraiment moins. Ils étaient égaux face à ce travail. Il n'avait pas à lui offrir quoi que ce soit.

Le trajet est rapide, silencieux, efficace. La ferme est bientôt en vue. Sachant pertinemment que son manque de sentiments auprès des familles de défunts fait également partie de ses faiblesses, il choisit déjà de laisser sa compagne parler. Il n'interviendra pas sans que le besoin se fasse sentir. Ce sera sans doute mieux. Une femme est parfois plus rassurante qu'un homme. Et si elle n'est pas suffisamment convaincante, il sera là pour rappeler à l'ordre. Il sait se montrer dur. A au contraire bien du mal à être compréhensif. A l'approche des bâtiments, la route s'élargit. Théa gagne son niveau. Ils ralentissent, prennent finalement le pas. L'endroit semble à première vue désert ; il ne l'est pas. Les fermiers travaillent, tout simplement. Une femme finit par apparaître, sortant d'un bâtiment. Théa met pied à terre, rapidement imitée. Elle prend la parole ; parfait.

▬ Bonjour, madame. Mon collègue et moi enquêtons sur les causes de la mort de Monsieur Lucas. Nous sommes sincèrement désolés pour votre perte, et allons tout mettre en oeuvre pour que justice soit rendue.

Leurs yeux se rencontrent, l'inconnue frémit. Le regard inquisiteur d'Adrian n'en perd pas une miette. Il félicite en silence sa collègue pour son tact. Lui glissera peut-être un mot s'il le peut, s'il y pense. Ce n'est pas sa priorité.

▬  Voulez-vous bien, je vous prie, nous amener au lieu où il a été retrouvé ? Nous nous excusons pour la gêne occasionnée - ce ne sera pas long.

Elle ne semble pas réticente bien longtemps, hoche enfin la tête en répondant, nous invite à la suivre :

▬ Suivez-moi je vous prie. Après une pause pour les emmener, elle reprend en marchant : Malheureusement, j'ai bien peur que cela ne vous soit pas très utile ; tout a déjà été débarrassé. J'évite l'endroit, ne peux pas vous en dire davantage sur ce qu'il reste ou non. Il parait qu'il y a eu des dégâts matériels... Je n'en suis cependant pas certaine.

Adrian hoche la tête, pensif, laisse le soin à Théa de s'enquérir d'une réponse. Il aurait été bien trop indiscret, bien trop froid, bien trop direct. Visiblement, le tact de sa collègue convenait parfaitement, et il la laissait gérer cette rencontre-ci. Et lorsque leurs regards se croisent, il lui accorde un hochement de tête pour lui montrer son approbation et l'inviter à continuer.


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Théa Maya Thorsen
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeSam 20 Juil - 0:18

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Je vois dans son langage corporel le moment où elle se décide vraiment. Je lui offre un sourire qui se veut rassurant, encourageant. Elle fait un bon choix, aide à la capture du responsable. Je me demande quel est son rôle, à la ferme. Elle doit y vivre, certainement. Fait-elle partie de la famille ? Je n'en ai pas l'impression : elle serait plus à l'aise. Généralement, on prend plus d'aises chez soit. La famille est installée depuis plusieurs générations, elle ne se comporte pas non plus en propriétaire des lieux. Je mets mes interrogations de côté, me recentre sur l'enquête. La première scène de crime. Pas de supposition, juste des faits - ou ce qu'il en reste.

- Suivez-moi je vous prie. Malheureusement, j'ai bien peur que cela ne vous soit pas très utile ; tout a déjà été débarrassé. J'évite l'endroit, ne peux pas vous en dire davantage sur ce qu'il reste ou non. Il parait qu'il y a eu des dégâts matériels... Je n'en suis cependant pas certaine.

Nous nous mettons à nouveau en marche, laissons les chevaux brouter près de l'entrée après s'être assurés qu'ils resteraient dans les parages. Je fais attention au choix de ses mots, essaie de me souvenir avec précision des détails dont on nous a parlé, me prépare à quoi que ce soit. Si elle nous parle avec plus de liberté, je la sens qui se tend. Sommes-nous observés ? Je n'en suis pas certaine, ressens comme des présences. Je tâche de me débarrasser de la sensation. Nous nous déplaçons à découvert, faisons le tour vers l'arrière de la propriété. Des animaux peuvent très bien nous suivre du regard, comme d'autres fermiers. Il s'agit de leurs terres, de leurs familles - un peu de suspicion et d'hostilité, de repli sur soi est à prévoir. En tant que mini communauté, ils doivent chercher à se protéger, à calmer les inquiétudes de chacun. Je croise le regard de mon collègue, toujours silencieux. Il m'adresse un signe, que je prends comme quelque chose de positif. Est-il en train de.. me féliciter ? Je résiste à l'envie de froncer les sourcils, lui adresser à mon tour quelques signes. C'est mon travail. Ce que je fais au quotidien, ce qui paie mes factures et me maintient en vie. Je sais ce que je fais. N'ai pas besoin qu'un inconnu approuve ou non mes méthodes. Je me contente d'un bref sourire, retiens un léger inconfort. Je n'ai pas envie que notre échange silencieux se poursuive, ni qu'il soit intercepté. La confiance de notre guide momentanée ne nous est pas acquise, je ne veux pas la brusquer ou la froisser. Le rythme ralenti et je suis à présent certaine que des êtres humanoïdes nous observent. Sous quelle forme ? Difficile à dire. Trop d'odeurs se croisent. Nous nous arrêtons, elle semble mal à l'aise. Je décide de prendre les devants.

- Merci, ne vous inquiétez pas, nous pouvons faire le reste seuls. Au niveau de la grange, c'est bien ça ?

Elle hoche la tête, parait soulagée. Je lui offre un sourire compréhensif, nous ne perdons pas de temps, approchons de la scène de crime. Mes narines picotent instinctivement. Il s'est passé bon nombre de choses, ici. Il y a de la magie dans l'air. Quelque chose de rituel, de ponctuel. Je plisse les yeux, remarque des tâches sur les murs clairs. Le sang ne part pas tout à fait, laisse des traces. Le deuil doit être compliqué à faire, pour la famille. L'odeur de sang est ténue - pas seulement humaine. Un animal est mort il y a peu. Un sacrifice ? Pour éloigner le tueur ? Je regarde autour de nous, ne croise que le vide. Je ne me dépars toutefois pas de mon impression d'être regardée, de loin.

- Donc. Le corps a été retrouvé ici, enfin, la plus grosse partie. On a parlé de bain de sang, de signe rituel.

Des animaux ont-ils eux aussi subit la violence de notre tueur ? Tout ou presque est pour l'heure sujet à discutions. Nous devons identifier des bases, identifier des éléments, des comportements à chercher sur les autres scènes de crime. Pouvoir comparer. Il me semble avoir lu quelque chose au sujet de signes. Une espèce de rond ? Je le recherche du regard, sens, toujours dans l'air, la violence, soudaine et implacable, qui a bouleversé le lieu.

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeDim 21 Juil - 23:29


Ça s'annonce bien...
Si Théa est indisposée par le signe silencieux d'Adrian, elle n'en montre rien. Ne lui adresse qu'un simple sourire. Un faux sourire, qui n'atteint pas ses yeux. Il le relève aussitôt. Calme. Calculateur. Il le note dans un coin : les approbations silencieuses, pas une bonne idée. Soit. Autant rester de marbre, alors.

Ils s'arrêtent. L'inconnue semble mal à l'aise, sa collègue prend les devants :

▬ Merci, ne vous inquiétez pas, nous pouvons faire le reste seuls. Au niveau de la grange, c'est bien ça ?

Soulagement. Elle hoche la tête. Théa lui offre un sourire, les deux complices se remettent en chemin. Au fil des pas, les poils d'Adrian se hérissent sur sa peau. Il n'aime pas ça. Beaucoup de choses se sont passées ici. Des choses pas très jolies -même pour un chasseur de prime. Quelque chose d'inhumain dans l'air. Sur la façade de la grange, des traces de sang. Pourtant astiquées et récurées pendant des heures. Il n'en a plus la couleur ; pas besoin pour en deviner l'ampleur.

▬ Donc. Le corps a été retrouvé ici, enfin, la plus grosse partie. On a parlé de bain de sang, de signe rituel.

Adrian hoche la tête. Pour le bain de sang, c'est assez évident ; le mur est témoin. L'herbe, bien qu'arrosée de nombreuses fois depuis, ne supporte pas ce changement d'environnement dramatique ; jaunit sous l'apport trop soudain de nutriments. Les yeux scrutent les alentours, vont et viennent, sourcils froncés. L'un comme l'autre cherche des indices, fait ses conclusions. Le doigt fin du jeune homme désigne un large cercle d'herbe brûlée qui les entoure.

▬ Regarde l'herbe. Lorsqu'elle est arrosée d'une substance inadaptée à ses besoins ou à ses habitudes, elle jaunit. On dirait qu'on a tracé un cercle de sang tout autour de cet endroit ; sans doute le signe rituel.

Il n'attend pas de réponse, la laisse examiner par elle-même. Un poil plus loin, une barrière brisée... non, défoncée. Le bois avait plié et s'était fendu sous un impact puissant. Il n'était pourtant pas si vieux, pas si pourri, devait encore résister aux bêtes de l'exploitation. L'impact avec dû être puissant. Pas de trace de sang ; l'herbe ici est naturelle, de la même couleur que sur le reste du domaine.

▬ Thorsen. La jeune femme a parlé de dégâts matériels. Je pense que cette barrière a été cassée en même temps. Aucun animal du domaine n'aurait eu assez de force pour faire de tels dégâts. Il n'y a, a priori, pas de trace de sang. Donc soit ça ne fait pas partie de notre crime, il hausse un sourcil sceptique, n'est pas convaincu de cette explication ; il faudra demander des détails, sans doute, continue : soit ça s'est passé juste avant... le reste.

Il désigne le tout d'un geste vague. Ce n'était vraiment pas une mince affaire qu'on leur avait confié. Vraiment pas. Il l'interroge enfin :

▬ Quelque chose de ton côté ?


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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeMar 23 Juil - 15:42

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Je cherche à rester de marbre mais la chose ne m'est pas aisée. Je me sens furieusement à découvert, observée. Il y a trop de cachettes possibles, des recoins que je peux pas voir - je ne connais même les lieux, me sens à la traîne. Bon. J'inspire, malgré les relents désagréables, me concentre. Le reste ne doit pas compter, pas tant que la chose n'est pas importante. Qu'ils gardent leurs distances, tant mieux. Ca nous fait plus de tranquillité. Je note de faire attention à ce que je dis, au cas où. Sait-on jamais... Mon collègue hoche la tête, nous nous mettons chacun en quête d'indices, d’éléments notables. Le sang a giclé, laissant peu d'espaces vierges, ce qui est loin de m'aider. J'ai l'odorat saturé, assailli par quelque chose de presque chimique - le mélange du métal, de la magie et de détergeant. Pas très agréable en soit. J'ai connu pire, respire discrètement par la bouche. Si je n'avais pas été si nerveuse, j'aurais peut-être pu louper le mouvement d'Adrian, me tourne aussitôt vers lui. Son rythme cardiaque n'a absolument rien trahit de sa découverte. Je tâche de ne pas m'en étonner, écoute ce qu'il a à me dire.

- Regarde l'herbe. Lorsqu'elle est arrosée d'une substance inadaptée à ses besoins ou à ses habitudes, elle jaunit. On dirait qu'on a tracé un cercle de sang tout autour de cet endroit ; sans doute le signe rituel.

Je me rapproche légèrement de la zone, remarque que l'herbe est en effet en mauvais état. La verdure est loin d'être uniforme, formant, a peu de choses près, un cercle grossier. Je ne doute pas qu'il était en premier lieu bien plus net - le nettoyage n'a pas été des plus précis, et comment blâmer ceux qui s'en sont chargés ? J'hoche la tête, note l'information. Voici donc notre signe rituel. A quelques mètres seulement de nous se dresse un enclos, clôturé par un bois blanc d'assez bonne facture, mais surtout, en trop bon état. Les morceaux adjacents sont plus sombres, de la poussière et de la mousse commençant à s'y déposer. J'hausse un sourcil, découvre que le chasseur de prime l'a lui aussi remarqué.

- Thorsen. La jeune femme a parlé de dégâts matériels. Je pense que cette barrière a été cassée en même temps. Aucun animal du domaine n'aurait eu assez de force pour faire de tels dégâts. Il n'y a, a priori, pas de trace de sang. Donc soit ça ne fait pas partie de notre crime, soit ça s'est passé juste avant... le reste.

Je me garde de lui faire part d'un doute : nous ne savons pas encore de quoi sont capables les créatures du domaine. Toutefois, je ne miserais pas sur autant de force. Pas après avoir vu la jeune femme. Il marque donc un point. Bon. Le fermier termine sa journée tard, se sent en sécurité sur son domaine, sur lequel il est né, qu'il connait parfaitement. Comment n'a-t-il pas senti le danger venir ? Devenait-il imprudent ? Connaissait-il son meurtrier ? Il ne s'agit malheureusement pas d'hypothèses que je peux partager, je me tais donc, plissant légèrement les yeux.. Tiens ?

- Quelque chose de ton côté ?

Il m'arrache à ma contemplation. J'hoche la tête, les lèvres serrées. Quelqu'un s'approche. J'expose rapidement ma découverte, en baissant d'un ton :

- Là-bas. La terre a été retournée - est nue. Il devait s'agir d'un par-terre de fleurs. Le mur, derrière, a subit des dégâts : une lampe-tempête devait y pendre. On dirait bien que notre meurtrier l'a brisée - les flammes ne s'arrêtant pas immédiatement. Je ne sais pas si le temps était sec ou humide - notre assassin l'a peut-être éteint avec de la terre. Toujours est-il qu'il semble avoir une préférence pour l'ombre. Ce qui ne l'a pas empêché de faire du bruit.


Pourquoi ? Une préférence de chasse ? Ou bien quelque chose de plus profond, de nécessaire ? Je n'ai pas besoin de me retourner pour deviner qu'on vient enfin vers nous. J'ajoute, tout bas :

- Nous ne sommes plus seuls.

Dans la minute, on nous accoste.

- Qui vous a laissé entrer ?

Je me retourne avec un léger sourire, prend la parole.

- Bonjour. Nous cherchons à résoudre l'injustice dont votre famille a été l'objet - nous avons parlé avec une jeune femme.


Je ne précise pas qu'il s'agit de sa femme - leurs alliances sont assorties, ils les portent depuis peu. Je me retiens de froncer les narines, me contente de le dévisager. Un tic nerveux le trahit : nous savons tout deux ce qu'est l'autre. Et je suis plus puissante que lui. Sa race n'a pas dans l'habitude de se faire remarquer, il recule légèrement, reprend contenance.

- Nous aimerions vous poser quelques questions, si c'est possible. Pouvez-vous nous accorder un instant ?

Il hoche lentement la tête et j'offre un sourire à mon collègue.

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeJeu 25 Juil - 1:40


Ça s'annonce bien...
Théa hoche la tête, lèvres pincées. Elle baisse d'un ton, Adrian en comprend aussitôt la raison. Visiblement, elle a vu quelqu'un approcher.

▬ Là-bas. La terre a été retournée - est nue. Il devait s'agir d'un par-terre de fleurs. Le mur, derrière, a subit des dégâts : une lampe-tempête devait y pendre. On dirait bien que notre meurtrier l'a brisée - les flammes ne s'arrêtant pas immédiatement. Je ne sais pas si le temps était sec ou humide - notre assassin l'a peut-être éteint avec de la terre. Toujours est-il qu'il semble avoir une préférence pour l'ombre. Ce qui ne l'a pas empêché de faire du bruit. Nous ne sommes plus seuls.

Pas de réaction de la part d'Adrian. Il se contente de se retourner quand on les accoste, offrant un petit sourire. Il relève tout ce que lui a dit Théa dans un coin de sa tête, recommence à trier ses informations en laissant sa collègue fraterniser. Il relève également les alliances assorties du petit couple de paysans. Le salue simplement d'un signe de tête austère.

▬ Bonjour. Nous cherchons à résoudre l'injustice dont votre famille a été l'objet - nous avons parlé avec une jeune femme. Nous aimerions vous poser quelques questions, si c'est possible. Pouvez-vous nous accorder un instant ?

Il hoche lentement la tête. Théa offre à nouveau un sourire à son collègue. Visiblement, elle se plait à prouver son efficacité. Ou lui laisse-t-elle les rênes ? Adrian jauge l'homme qui leur fait face, grimace un sourire forcé.

▬ Bonjour. Que pouvez-vous nous dire du soir du... de l'événement ? Étiez-vous présent sur le domaine ?

La mine du jeune homme semble blêmir de seconde en seconde. Il semble chercher le regard de Théa. Ne s'attendait sans doute pas à une entrée en matière aussi directe. Le contraste entre les deux est tellement saisissant. Oui oui, eux-mêmes n'en reviennent toujours pas d'être collègues.

▬ J-je... heu... J'étais à la maison, on attendait Lucas pour le repas... C'est ma femme qui cuisine...

▬ Est-ce que vous avez relevé quelque chose d'anormal, ce jour-là ou les précédents ? Du bruits, des traces, un comportement anormal de monsieur Lucas... ?

▬ N-non... rien...

▬ La barrière, c'est arrivé ce soir-là ?

Il hoche la tête, pâlit encore un peu, cherche le regard de Théa. Adrian s'excuse d'un sourire. Finit par lancer un regard à Théa pour l'inviter à reprendre les rênes. Il n'est vraiment pas doué pour mettre les gens à l'aise.

▬ Désolé d'être aussi direct... Vous nous êtes d'une grande aide, n'en doutez pas. Nous espérons élucider ce mystère et vous soulagez d'un poids... le plus rapidement possible.


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Théa Maya Thorsen
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 26 Juil - 0:22

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Le collègue en question ne semble pas ravi par la tournure des événements - je le suis pourtant. Il s'agit du nouveau chef de famille, de la personne la plus à même à nous donner des informations. Je retournerai peut-être lui parler, seule. J'aurai peut-être droit à des détails supplémentaires. Un témoin, direct ou pas, est toujours bon à prendre. Il pourra nous aider à vérifier nos hypothèses, nous donner plus de matière.  Une sorte de grimace répond à mon sourire et je fronce légèrement les sourcils.

- Bonjour. Que pouvez-vous nous dire du soir du... de l'événement ? Étiez-vous présent sur le domaine ?

Je suis soulagée de l'entendre changer de mot - c'est déjà ça, il prend, en quelque sorte, des pincettes. Petites. Mais pincettes tout de même. L'inoffensive créature qui nous fait face me lance un regard - mon hochement de tête se fait ferme, plus sérieux. Ce n'est plus l'heure de mesurer nos pouvoirs, facultés, forces ou que-sais-je. Nous avons un but et, puisqu'il a accepté de collaborer, il doit nous aider. Emphase interne sur le "nous". Je le sais un peu pâle, ressens sa détresse de près. Mon expression s'adoucit, je m'empêche de faire un pas vers lui. C'est fou comme on a tendance à être plus tactile quand on peut deviner les troubles des autres - quand on les cause en parti, aussi. Je n'aime pas lui infliger ça. Moi aux commandes, la chose aurait été plus douce. Il est trop tard pour regretter, je ne peux décemment pas l'interrompre maintenant, en tout cas pas si je veux maintenir une bonne entente. Le long-terme passant en priorité (ainsi que notre but final ; attraper le meurtrier), je me retiens de tout commentaire, ne laisse pas filtrer d'émotions particulières.

- J-je... heu... J'étais à la maison, on attendait Lucas pour le repas... C'est ma femme qui cuisine...


Je l'encourage d'un signe de tête, lui laisse savoir que j'apprécie ses efforts et son honnêteté - puisqu'il ne ment pas, j'en suis certaine. Adrian ne lui laisse pas de répit, enchaîne directement. S'il remarque bien les troubles de notre interlocuteur, il n'en fait pas grand cas.

- Est-ce que vous avez relevé quelque chose d'anormal, ce jour-là ou les précédents ? Du bruits, des traces, un comportement anormal de monsieur Lucas... ?

- N-non... rien...

- La barrière, c'est arrivé ce soir-là ?


Je plisse légèrement les yeux, veille à prendre en considération les détails que nous glanons. Le feu Lucas n'a pas été traqué, n'était pas surveillé. Il aurait senti le danger. Mais alors, comment notre meurtrier savait-il où et quand frapper ? Est-ce une question de hasard ? Un crime gratuit ? Ou.. a-t-il des motivations que nous ne comprenons pas encore ? Il ne s'est pas véritablement nourrit - ou bien peu. Pour le moment, l'attrait du jeu, de la chasse est notre première piste. Le rongeur se contente d'hocher la tête, pâlit à nouveau. Je ne peux m'empêcher d'avoir de la compassion pour lui. Il vient de perdre son père, a désormais bien d'autres responsabilités. Je ne sais pas s'il a le caractère, les épaules adéquates. Il s'y essaie en tout cas, cherche à protéger les siens - ce qui est admirable. Je respecte cette force, la façon dont il ne laisse pas sa tristesse l'écraser. Son regard reste limpide, il ne tremble pas, cache au mieux sa peine. Mon collègue semble se radoucir légèrement.

- Désolé d'être aussi direct... Vous nous êtes d'une grande aide, n'en doutez pas. Nous espérons élucider ce mystère et vous soulagez d'un poids... le plus rapidement possible.

Je commence finalement à comprendre la raison de ses félicitations silencieuses, regrette peut-être ma réponse plutôt sèche. La communication n'est pas son domaine favori. Il recherche l'efficacité, le gain de temps. Gérer les émotions d'autrui n'aident pas. Il me lance un regard que j'interprète comme une invitation à prendre le relais. Je ne me fais pas prier, fais un pas en avant, lance un regard amical au vingtenaire et demande :

- Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir. J'aurai une autre question à vous posez, pouvez-vous nous dire si, la barrière étant brisée, il y a eu ou non des pertes concernant votre bétail ?


Son regard se dirige vers la trop récente palissade, il me répond sans me regarder, mais sans tarder :

- Oui. Tout les animaux de l'enclos. La barrière a subit des dégâts similaires de l'autre côté, les brebis ont essayé de s'échapper..


Il ne termine pas sa phrase. Je devine qu'une de ses observations nécessite une paire d'oreilles en moins. En tant que citoyens de "la communauté surnaturelle", parler les uns aux autres n'est pas toujours naturel. En parlant devant des humains ? Peu probable. Pas encouragé. Il doit avoir son idée sur la question. Pour l'heure.. Si je me risquerais bien à des hypothèses, ce serait à un prédateur. Un animal tout en muscle, doté d'une très bonne vision nocturne. Ma propre espèce pourrait être dans le coup. Les signes rituels, eux, me font pencher pour.. je recherche un nom croisé il y a très longtemps... ah. Animagus ? Des sorciers maudits. Il y a aussi bien d'autres possibilités. Chaque individu est différent, est susceptible d'emprunter à d'autres des signes ou rituels. Pour le plaisir, pour brouiller les pistes ou même par dévotion. On ne sait jamais. Et à nous de mettre en place de nouvelles hypothèses.

- D'accord, merci.

J'ai bien une autre question - la ravale. Je me refuse de lui faire revivre ça. Si le corps de son père a été déchiqueté, a peine mangé voir pas, je n'ai aucune raison de penser que les brebis ont, elles, été mangées. Elles étaient de plus trop nombreuses - je ne connais pas de bête possédant un tel appétit. Je lance un regard à Adrian, lui demande silencieusement s'il a une autre remarque ou question.

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Adrian Ivashkov
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 26 Juil - 14:52


Ça s'annonce bien...
Si la jeune femme éprouve une quelconque compassion pour le jeune homme, elle n'interrompt pas son collègue. Elle se contente d'encouragements silencieux à l'égard du témoin. Elle fait un pas en avant, prend la parole :

▬  Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir. J'aurai une autre question à vous posez, pouvez-vous nous dire si, la barrière étant brisée, il y a eu ou non des pertes concernant votre bétail ?

▬ Oui. Tout les animaux de l'enclos. La barrière a subit des dégâts similaires de l'autre côté, les brebis ont essayé de s'échapper..

Il ne la regarde pas, fixe l'enclos. Adrian pince les lèvres, réfléchis. L'attaque a été rapide, violente. Le manque de signes avant-coureurs laisse supposer qu'il a frappé sans observation préalable... Mais pas le signe rituel. Ça a forcément été prémédité à un moment ou un autre, sinon sur l'instant. Il penche pour une créature musclée, sans doute à la forme très animale - sans certitude. Avec une certaine conscience, pour avoir éteint l'incendie et tracé le signe. À moins que... ?

▬ D'accord, merci.

Un regard ; Adrian a encore une question avant de le laisser tranquille :

▬ Il y a eu un début d'incendie, par là, non ? Qui l'a éteint ? Le temps était-il sec, humide... ?

Il suit le regard d'Adrian, semble pensif un instant, troublé :

▬ Tout était déjà éteint quand nous sommes arrivés... La terre était un peu retournée ; on a fini de désherber depuis. J'imagine que quelqu'un l'a éteint mais... J'ignore qui.

▬ Très bien.

Il hoche la tête, croise le regard de sa collègue pour s'assurer qu'elle avait terminé avant de conclure :

▬ Nous en avons terminé avec les questions, merci pour votre collaboration. Nous vous tiendrons informés de l'avancée de l'enquête.

Il lui offre un sourire professionnel. Hésite une seconde. Lui cède enfin une poignée de main. Convenance oblige. Ce sur quoi, l'individu prend congé de sa collègue. Bredouille qu'il restait à disposition au cas-où. S'éloigne. Adrian décide de faire le point, dès qu'il est hors de vue :

▬ C'est curieux. Le signe rituel laisse penser que l'attaque a été préméditée, mais aux dires du témoin, ils ne sont pas sentis observés ou en danger. L'auteur a eu assez de jugeote pour éteindre le feu - à moins que ce ne soit Feu Lucas- mais n'a pas essayé de cacher les preuves. Donc il voulait qu'on les trouve ; le signe rituel, le corps, tout ça. Il semble vouloir faire passer un message. Ce qui, encore une fois, fait penser à de la préméditation. Donc, soit on a affaire à un expert dans l'art de la discrétion seulement quand ça lui chante, soit il est capable de bien se cacher tout naturellement, comme un métamorphe par exemple.

Sourcils froncés. Il attend l'avis de sa collègue. Parcourt encore la scène d'un regard inquisiteur. Froid comme le marbre.


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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeDim 28 Juil - 0:49

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Je n'ai pas à lui faire savoir par deux fois que mon temps de parole touche à sa fin ; il capte directement le regard que je lui lance, n'a pas besoin de réfléchir, a déjà assimilé les informations reçues. Il me surprend à nouveau par son efficacité, ne perd pas de temps en formules inutiles, enchaîne directement ou presque.

- Il y a eu un début d'incendie, par là, non ? Qui l'a éteint ? Le temps était-il sec, humide... ?

Je redécouvre le lieu en question, cherche silencieusement son but. Où veut-il en venir ? Si l'attaque a véritablement été rapide, le vieux Lucas n'a pas pu s'en charger. D'un autre côté.. la créature semble, pour moi, s'en être chargée. Quoi que si la chose n'a pas dépassé une poignée de minutes, la famille a bien pu s'en occuper. Le mur serait cependant probablement davantage abîmés.. Si le feu a eu le loisir de prendre. Un temps sec aurait certainement aidé. Dans le cas où le carnage se serait prolongé, il n'y a pour moi pas de doutes : pour éviter d'attirer l'attention, le meurtrier se serait décidé à faire quelque chose. Ce qui va dans le sens d'une personne plutôt sensée, capable de faire des choix, lucide. Un véritable monstre, donc.

- Tout était déjà éteint quand nous sommes arrivés... La terre était un peu retournée ; on a fini de désherber depuis. J'imagine que quelqu'un l'a éteint mais... J'ignore qui.

J'hoche la tête, tire les conclusions qui en découlent. Si la famille ne s'en est pas chargée... Notre meurtrier l'a fait, lui. J'accuse le coup : cela nécessite un peu plus que de l'instinct, à moins que l'on ne parle d'une race fuyant les flammes.

- Très bien.

Adrian croise mon regard, obtient mon assentiment : nous avons posé assez de questions pour le moment, laissons le pauvre homme reprendre, dans la mesure du possible, le cours de sa vie. Le temps passé ici nous aura permis d'en apprendre davantage, de dresser une première esquisse de portrait moral. Nous commençons à en connaître plus sur la créature que nous recherchons - la traque s'entame doucement.

- Nous en avons terminé avec les questions, merci pour votre collaboration. Nous vous tiendrons informés de l'avancée de l'enquête.

Je ponctue ses mots d'un hochement de tête, lui offre un sourire plus chaleureux, plein d'espoir et de détermination - car nous allons y arriver, d'une façon ou d'une autre. Mon collègue semble hésiter, lui tend finalement sa main. Je fais de même tandis qu'il mentionne la possibilité de se revoir, de poser d'autres questions - il reste ainsi à ma disposition. Je sais que nous allons vite nous revoir, histoire de partager d'autres données, plus sensibles. S'il m'est possible d'en entendre plus, comme j'en ai bien l'impression, je ne vais pas m'en priver. Il s'éloigne finalement, s'en retourne à ses occupations. Je le suis un instant du regard, fini par reprendre le cours de notre conversation précédente ;

-  C'est curieux. Le signe rituel laisse penser que l'attaque a été préméditée, mais aux dires du témoin, ils ne sont pas sentis observés ou en danger. L'auteur a eu assez de jugeote pour éteindre le feu - à moins que ce ne soit Feu Lucas- mais n'a pas essayé de cacher les preuves. Donc il voulait qu'on les trouve ; le signe rituel, le corps, tout ça. Il semble vouloir faire passer un message. Ce qui, encore une fois, fait penser à de la préméditation. Donc, soit on a affaire à un expert dans l'art de la discrétion seulement quand ça lui chante, soit il est capable de bien se cacher tout naturellement, comme un métamorphe par exemple.

Je ne peux que partager un partie de ses dires, ne peut m'empêcher de subodorer :

- Je vois mal le vieux fermier courir droit vers le danger pour éteindre quelques flammes - ce n'est initialement qu'un parterre de fleurs. Près du mur de la grange, soit mais... Il n'a pas pu manquer de voir la créature - un prédateur, a n'en pas douter, aurait eu tout intérêt à fuir. Peut-être a t-il même reculé, se mettant dans l'axe de la barrière... Son corps venant ensuite la heurter... avant d'être, disons, disloqué.


Le reste de sa réflexion rejoint un peu les miennes, se tient parfaitement ou presque - ne contredit en tout cas les informations recueillies. Pour ce qui est du message... Il nous faudra plus de connaissances en la matière, trouver ce que ce symbole peut bien signifier. Ce qui s'annonce compliqué - sans la race en question, un rond peut tout signifier. Peut-être y avait-il initialement un autre signe, quelque chose d'autre, de plus précis. Voici en tout cas tout ce qu'il en reste. Ce avec quoi nous devons travailler.


- La façon dont le corps a été maltraité, la force et la rapidité présumées de l'attaque laissent penser à un prédateur - à un métamorphe, oui. Il nous faut toutefois déterminer si le signe est magique ou non, s'il y a véritablement utilisation de sorcellerie ou s'il s'agit d'une simple mise en scène. Il est sûr que notre meurtrier ne fait pas dans la dentelle. Il a fait parlé de lui, rien qu'avec sa première - à ce que nous en savons - victime. Ne pas avoir d'arme du crime à cacher aide certainement.. Avez-vous déjà entendu parler des animagus ?


Cette "race" coche de nombreuses cases, correspond même peut-être trop bien. C'est toutefois une piste comme une autre, que nous allons devoir explorer...

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeDim 28 Juil - 17:25


Ça s'annonce bien...


▬  Je vois mal le vieux fermier courir droit vers le danger pour éteindre quelques flammes - ce n'est initialement qu'un parterre de fleurs. Près du mur de la grange, soit mais... Il n'a pas pu manquer de voir la créature - un prédateur, a n'en pas douter, aurait eu tout intérêt à fuir. Peut-être a t-il même reculé, se mettant dans l'axe de la barrière... Son corps venant ensuite la heurter... avant d'être, disons, disloqué.

Il l'écoute, campe tout de même sur ses propres positions. Certaines créatures sont si rapides qu'on ne les distingue pas. Leur meurtrier a très bien pu faire tomber la lampe et disparaître. Feu Lucas, inconscient du danger, serait allé éteindre le feu. Peut-être y avait-il du vent ce soir-là, pour justifier la chute de la lampe ? En vérité ? Les deux possibilités se valent parfaitement. Il se garde pourtant de reprendre sa collègue. Les longs débats sont inutiles et l'épuisent inutilement. Qu'elle pense ce qu'elle veut.

▬ La façon dont le corps a été maltraité, la force et la rapidité présumées de l'attaque laissent penser à un prédateur - à un métamorphe, oui. Il nous faut toutefois déterminer si le signe est magique ou non, s'il y a véritablement utilisation de sorcellerie ou s'il s'agit d'une simple mise en scène. Il est sûr que notre meurtrier ne fait pas dans la dentelle. Il a fait parlé de lui, rien qu'avec sa première - à ce que nous en savons - victime. Ne pas avoir d'arme du crime à cacher aide certainement.. Avez-vous déjà entendu parler des animagus ?

Sorciers maudits il y a plus de 600 ans. Il n'en a jamais rencontré, ses ancêtres s'étaient bien employé à les traquer jusqu'à presque les exterminer. S'il en reste, ils sont bien cachés. Il n'écarterait pas la possibilité des Loups-Garous non plus. Certains d'entre eux peuvent se montrer cruels voire bestiaux. Les alphas, surtout. Mais on ne peut pas non plus exclure un métamorphe tout à fait inhabituel. Les Kitsune, quant à eux, agissent rarement aussi théâtralement. Préfèrent s'amuser et ne préméditent pas leurs vengeances. Ils sont cependant à prendre en compte. Il hoche simplement la tête en réponse, rectifie :

▬ Je n'écarte pas non plus les Loups-Garous ou les Kitsune. Les premiers peuvent se montrer tout aussi violents que les Animagus ; quant aux seconds, il est rare qu'ils préméditent ainsi leurs coups et les mettent en scène, mais on ne peut pas non plus les exclure totalement. Un individu suffisamment tordu ou motivé peut tout faire, ou presque.

Les mâchoires se serrent, les yeux parcourent l'endroit, réanalysent la scène une centième fois.

▬ Tu veux essayer de trouver d'autres témoins ? Je ne suis pas sûr qu'ils pourront nous en apprendre beaucoup plus sur ce qu'il s'est passé. Ils ne gardent aucun rapport de police ou autre ; ce n'est pas dans les habitudes, mais nous pourront sans doute les consulter au poste, si tu le souhaites. Mais peut-être qu'une autre scène de crime serait plus parlante.


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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 9 Aoû - 1:01

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Je fais un tour d'horizon mental de nos options - bien trop conséquentes. Pour l'heure, tout ou presque peut être en cause. Une personne comme un groupe. Ce qui pourrait expliquer certaines "incohérences", des éléments que nous ne sommes, en tout cas, pas encore en mesure d'expliquer. Je réfléchis, ai bien du mal, à en juger sur ce seul cas, à réussir à réduire les possibilités. J'essaie pourtant de ne pas m'emballer, de ne pas élucubrer. Non, restons strictement sur les faits. Les diverses odeurs et opérations effectuées sur le terrain brouillent mes pistes et sens. Un sorcier est sûrement venu après, le sacrifice effectué pouvant m'influencer, me pousser dans une mauvaise direction. Je fais la liste de nos découvertes, du potentiel mode opératoire. Bon. Disons une personne seule. Quelque chose de définitivement animal - une force de mâchoire conséquente, un grand nombre de canines. Des griffes, aussi. Ce qu'un costume ne serait pas en état de reproduire. Un animal dressé ? Peu probable. Une alliance entre créatures ? Un sortilège de servitude ? J'écarte ses hypothèses, me concentre sur ce que je peux reconstituer. Je suis en manque de détails, de précision, d'images. La simplicité parle d'un individu en colère, spontané, ne contrôlant pas ses émotions. Un goût pour le sang, de la haine. Quelque chose d'incroyablement commun, chez les humains ou non. Ce n'est peut-être pas le cas de la majorité - quoi que... - mais chaque strate de population a ses cas. Vengeance, goût du sang, syndrome du justicier ou que-sais-je, il y a toujours une minorité bruyante, ces individus qui sortent de la norme et font bien trop parler d'eux. En ce qui me concerne, ils ne rendent pas ma tâche aisée. La réputation des miens, si on me passe l'expression, n'est pas toujours au beau-fixe à cause d'eux, m'obligeant à cacher ma nature, a alléger mon CV de quelques lignes d'importance. Comme le diront certains.. Il faut un monstre pour en connaître un autre. C'est encore plus utile quand il faut l'appréhender - parlons franchement : l’exécuter. Si je ne suis pas forcément fière de toutes mes actions, j'ai au moins l'esprit apaisé. Ce n'était pas de bonnes personnes. Des individus violents, parfois mégalomaniaques, persuadés de passer entre les mailles du filet. Mais ma justice ne fait pas dans la dentelle. Il y a des ordres, des preuves ; je me contente de faire mon travail et de les suivre. Une partie de moi n'apprécie pas mes propres paradoxes, les tue. N'avaient-ils qu'à être plus discrets ? Non. Ma conscience m'interdit ce genre de réflexions. Ils n'avaient qu'à respecter les lois, comme de bons citoyens - ou se faire payer par le système. Sur ses charmantes pensées, je me rends compte que j'ai commencé à suivre le rythme cardiaque, bien trop régulier, presque lent, de mon collègue, et retiens un froncement de sourcil. Il n'y a pas mieux, comme métronome personnel. Ce dernier a d'ailleurs tiré ses propres conclusions, m'en fait part.

- Je n'écarte pas non plus les Loups-Garous ou les Kitsune. Les premiers peuvent se montrer tout aussi violents que les Animagus ; quant aux seconds, il est rare qu'ils préméditent ainsi leurs coups et les mettent en scène, mais on ne peut pas non plus les exclure totalement. Un individu suffisamment tordu ou motivé peut tout faire, ou presque.

J'hoche la tête. Le fruit de sa réflexion fait sens, n'est pas négligeable. Tout trois ont ce qu'il faut pour être notre coupable - d'après ce que nous avons pu extraire de cette scène de crime. Je partage sa vision de la chose, ne prend pas la peine d'aller dans son sens, son commentaire se suffit en lui-même, n'appelle pas le mien. Il fait une légère pause, reprend ensuite :

- Tu veux essayer de trouver d'autres témoins ? Je ne suis pas sûr qu'ils pourront nous en apprendre beaucoup plus sur ce qu'il s'est passé. Ils ne gardent aucun rapport de police ou autre ; ce n'est pas dans les habitudes, mais nous pourront sans doute les consulter au poste, si tu le souhaites. Mais peut-être qu'une autre scène de crime serait plus parlante.

Je me tâte un instant. Pour trouver de vrais témoins et pas des intéressés attirés pas une potentielle récompense financière, il vaut mieux se renseigner au poste, directement. C'est une option à garder à l'esprit. Toutefois... J'ai autre chose en tête, pour l'heure.

- Tout dépend des compétences de la police. S'ils ont refusés l'explication "surnaturelle", leurs rapports n'auront pas beaucoup à nous apprendre. Si ce n'est pas le cas, je pense qu'il faudra s'y intéresser.. Mais avant, je propose de continuer sur notre lancée, histoire de se faire nos avis avant de consulter les idées d'autres personnes. Une seule scène de crime ne peut pas faire office d'échantillon suffisant.

Pouvoir comparer est une étape non-négligeable de mon processus de réflexion, fait aussi partie de ma façon de faire. Et, quoi qu'on en dise, je ne compte pas bâcler l'affaire pour suivre le rythme de quelqu'un d'autre. Je veux bien être accommodante, la qualité de mon enquête n'en pâtira pas.

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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeVen 9 Aoû - 15:59


Ça s'annonce bien...


▬ Tout dépend des compétences de la police. S'ils ont refusés l'explication "surnaturelle", leurs rapports n'auront pas beaucoup à nous apprendre. Si ce n'est pas le cas, je pense qu'il faudra s'y intéresser.. Mais avant, je propose de continuer sur notre lancée, histoire de se faire nos avis avant de consulter les idées d'autres personnes. Une seule scène de crime ne peut pas faire office d'échantillon suffisant.

Il hoche la tête. Ils pourraient au moins obtenir des descriptifs de la scène telle qu'elle a été réellement retrouvée. Les élucubrations des policiers, quant à elles, ne l'intéressent guère. Seul son avis compte. Et les descriptions désintéressées des lieux. Qu'ils croient aux créatures surnaturelles ou pas ne change pas les faits. Peu importe, l'heure y sera toujours plus tard. Et il ira seul s'il le faut. Adrian sort la lettre, jette un oeil sur les scènes de crime qu'on reliait au même auteur. Il consulte ensuite sa montre à gousset, répond enfin :

▬ La prochaine scène de crime -selon la liste en tout cas- est en périphérie de la ville. On devrait ramener les chevaux et prendre un repas ; il ne sert à rien de s'affamer et être en mauvaise condition physique. De toute façon, je doute que le crime soit élucidé aujourd'hui, quoi qu'on fasse. Qu'en dis-tu ?

Si l'exposition des faits ne laisse d'abord pas imaginer une demande d'approbation, il se corrige. Ils sont deux sur cette affaires ; sont deux à décider. Et s'il n'est pas dans ses habitudes de négliger sa santé au profit d'une enquête, il vaut mieux y entraîner également sa collègue. Il serait inconvenant qu'elle la néglige et se trouve incapable de se défendre seule. D'un signe de tête, il l'invite à retourner aux chevaux, lui laisse le temps de réfléchir ; prépare déjà ses arguments - les mêmes qu'on lui a rabâché toute son enfance. Il s'assure qu'on les voit partir, offre un signe de tête à une silhouette lointaine en guise de remerciement et d'au revoir. Ils reprennent les rênes, se remettent en selle, font demi-tour. Ils talonnent, gagnent une allure soutenue mais mesurée. À nouveau, le trajet est plus efficace que bavard. Ils auront tout le temps de parler autour du repas ; génial. Les chevaux sont rapidement restitués, la différence remboursée, et les deux compagnons de fortune se mettent en quête d'une auberge.

Il devait être un peu plus de 13h ; les établissements commenceraient à se vider de leurs clients. Ils n'auraient pas beaucoup à attendre ; parfait. Ils ne marchent pas longtemps, tombent rapidement sur une petite auberge. Pas le luxe, certes, mais dans un souci d'efficacité, autant ne pas faire les difficiles, non ? Adrian lui indique d'un signe vague :

▬ Tu as des exigences particulières en matière d'auberge ? Pour ma part, je ne cherche pas souvent plus loin que la première sur mon chemin, histoire de gagner du temps.

Aucune objection, ils entrent, s'attablent, on les aborde. Adrian demande pour sa part la spécialité du chef, accompagnée d'un simple pichet d'eau. Ils ont encore du travail, il vaut mieux garder les idées claires ; et inutile de perdre du temps à demander la liste des repas possibles. Simple, efficace. Comme toujours.


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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeSam 10 Aoû - 2:21

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


J'ai dans l'idée que les pensées de mon collègue font écho aux miennes. A quelques détails près, en tout cas. Il hoche la tête, ne va ni dans mon sens ni contre. Garder la plupart de ses pensées pour lui semble être un de ses traits de caractère - je compose avec, et sans mal. Je sais que sa réflexion a du bon, ne cherche pas à la tester plus en avant. En réponse à mes derniers mots, il se munie de son exemplaire de la lettre, la parcoure rapidement du regard. J'apprécie cette efficacité, le fait que nous passions directement à autre chose. Après s'être muni de sa montre à gousset, ses yeux rencontrent les miens.

- La prochaine scène de crime -selon la liste en tout cas- est en périphérie de la ville. On devrait ramener les chevaux et prendre un repas ; il ne sert à rien de s'affamer et être en mauvaise condition physique. De toute façon, je doute que le crime soit élucidé aujourd'hui, quoi qu'on fasse. Qu'en dis-tu ?

J'approuve sa proposition d'un signe de tête, note avec un demi-sourire qu'il ne se laisse pas avoir, ne fais pas l'erreur de débutant de faire aveuglément confiance à la police ou à leurs interprétations. Les scènes de crimes étant classées en fonction du jour de leur découverte, elles ne peuvent pas être chronologiques. Ce n'est en tout cas pas certain. Quand les meurtres n'ont que quelques jours d'intervalles, il est bien difficile d'estimer avec précision lequel a eu lieu en premier. Sans compter les éventuels crimes reliés par erreur à notre affaire, ou de potentiels crimes inspirés par ceux de notre tueur. Si je ne me fais pas encore tout à fait à son tutoiement, la chose jure un peu moins à mes oreilles, et je trouve ses derniers efforts admirables. Coopérer n'est pas toujours simple, il s'y essaie en tout cas avec brio. Nous retournons donc sans tarder à nos montures qui nous attendent bien sagement ou presque, la mienne m’accueillant d'un hennissement un peu trop aigu pour être joyeux, mais qu'importe. Je pense fort que notre partenariat forcé à toute deux s'achève bientôt, espère que la substance du message lui parviendra et l'apaisera. Le trajet reprend, se fait une fois de plus en silence. Mon esprit repart sur la scène de crime, n'arrive pas à s'en couper totalement. Je re-découvre les signaux de mon corps et ma faim. Sans Adrian, je dois dire que j'aurai, une fois de plus, sauté un repas. Ce n'est ni très sain ni très avisé dans ma situation, mais je me connais. C'est régulièrement ce que je fais, mon travail s'avérant trop prenant pour que j'y pense. Maintenant que la perspective de la nourriture se fait plus tangible, mon cerveau la réclame ardemment. Nous rendons nos montures à leur propriétaire - avec une félicitation quasi silencieuse destinée à mon cheval - puis nous partons en chasse de notre lieu de restauration. Au détour des rues, nous découvrons l'enseigne d'une auberge. Elle m'est légèrement familière, mais, de jour, je ne peux pas en jurer. J'ai pu ou non passer par ici, ces dernières nuits.

- Tu as des exigences particulières en matière d'auberge ? Pour ma part, je ne cherche pas souvent plus loin que la première sur mon chemin, histoire de gagner du temps.

J'hausse les épaules.

- Tout me va. Celle-ci fera l'affaire. C'est moi qui paye.

Je n'ai pas oublié ma dette, souhaite m'en acquitter au plus vite, et c'est là l'occasion rêvée. Si l'enseigne ne laisse pas présager de merveilles, la nourriture sera de saison et certainement consistante - que demander de plus ? Nous entrons, commandons chacun notre repas. Mon collègue opte pour de l'eau et laisse carte blanche au cuisinier, tandis que j'opte pour un classique. Enfin, un de mes classiques personnels, j'ai nommé le steak tartare. Deux, pour le coup, avec de la salade. Bien poivré, la viande se mêle parfaitement au jaune d’œuf - de quoi vous redonner des forces. Je suis Adrian sur la route de la sagesse, me contente d'eau. J'aurai bien sûr pu commande davantage de nourriture, mais il ne s'agit pas d'un concours, et nous n'avons pas tout le temps du monde devant nous. L'objectif est de manger, peut-être pas sur le pouce, mais sans traîner pour autant. Efficacité quand tu nous tiens - si je ne mangeais pas rapidement, l'homme avec qui je partage mon repas pourrait me faire regretter mon choix de doubler les portions. J'ai toutefois confiance en mes capacités, sait que mon plat ne sera pas long à préparer - encore un avantage. En attendant qu'il arrive, je tâche de faire un minimum de conversation.

- Où est la prochaine scène de crime, exactement ?

Je ne l'appelle sciemment pas "seconde scène de crime", me demande distraitement si les similarités avec la première seront nombreuses. J'imagine qu'elles doivent partager certains traits et éléments, pour que la police les juge liées. Lesquels ? La question me taraude, attend d'être traitée. En attendant... Je me sert un verre d'eau, sens de notre table le fumet des viandes et autres plats. J'en ai l'eau à la bouche. Une panière de tranche de pains nous a été apportée et je compte rapidement les morceaux pour en récupérer ma part - ce sera parfait avec l’œuf.

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Adrian Ivashkov
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeSam 10 Aoû - 22:42


Ça s'annonce bien...


▬ Tout me va. Celle-ci fera l'affaire. C'est moi qui paye.

Elle répond dans un haussement d'épaule ; il ne relève qu'à moitié. Soit, elle avait de toute façon une dette. Ils commandent. Il ne relève pas son zèle. Préfère sans doute la voir se nourrir de deux plats plutôt que sauter le repas. Heureusement, c'est un plat simple qu'elle demande, rapide à préparer ; tant mieux. Il n'aurait peut-être pas à la presser. On les laisse patienter ; le silence s'installe. Adrian ne fait rien pour le briser : pas dans ses habitudes. Tout ce qu'il avait à dire avait été dit. Ils ne pourraient pas débattre davantage sans autres informations.

▬  Où est la prochaine scène de crime, exactement ?

Visiblement, elle, le silence l'embête. Un tant soit peu de conversation, soit. Adrian n'a pas besoin de reconsulter sa lettre ; les indications bien en tête. On leur apporte une panière de pain ; il attend que la personne s'éloigne pour prendre la parole, tandis que sa collègue pêche les morceaux qui lui reviennent.

▬ C'est à une centaine de mètres du vieux cimetière, d'après ce qui est écrit ; sur le chemin qui permet d'y accéder. On ne devrait pas le louper, l'endroit a été marqué par la police. On y sera rapidement, vingt minutes à pied tout au plus.

Tout comme à son habitude. Bref, succin, précis. Pas d'effusion inutile, d'élucubration sénile. Juste l'essentiel. Il se garde de commenter le visible réconfort que procure ce repas à sa collègue ; espère simplement qu'elle se nourrit suffisamment. Cela ne relève pas de son niveau ; pas encore. Ils se connaissent depuis trois heures à tout casser. Et il espère bien mettre fin à cette collaboration assez rapidement ; il n'aime pas tant devoir partager ses pensées. Pas tant qu'elles ne sont pas absolument nécessaires en tout cas. Il s'offre un morceau de pain, en déchire distraitement un bout en continuant :

▬  Il semblerait par contre que nous n'aurons cette fois-ci pas de témoin ; la personne qui a découvert le massacre a quitté la ville sur ordre médical. On pourra cependant se référer aux rapports de police si des éléments ne sont pas clairs ou si le temps a trop altéré nos preuves. Leur avis ne m'intéresse pas plus que tant, mais ils décrivent toujours soigneusement l'état des lieux avant d'en venir aux conclusions ; c'est cela qui peut être utile.

Il porte le morceau à ses lèvres pour patienter, déchire à nouveau un bout en réfléchissant. Ne fait pas part de ses pensées ; inutile. L'essentiel est là. Ils ne pourront pas se décider avant d'avoir vu la scène de leurs yeux.


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Théa Maya Thorsen
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MessageSujet: Re: Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov] Icon_minitimeLun 12 Aoû - 23:52

Ça s'annonce bien...
Ft Adrian Ivashkov.


Sans quitter le pain des yeux, je récupère consciencieusement mes trois morceaux, les dépose sur ma serviette, à côté de mon verre. Voilà qui est fait. J'entends le cuisinier parler avec la personne à qui nous avons passé commande. Les plats ne tarderont plus - ils ne devraient pas avoir beaucoup d'écart, étant donné la portion que je demande. D'un autre côté, mon plat étant froid, ils peuvent très bien attendre que celui d'Adrian soit prêt pour tout servir d'un coup. L'idée ne parvient malgré tout pas à entamer ma bonne humeur - l'odeur est déjà là, à me titiller les narines - et l'estomac, pour le coup. Je relève la tête, intercepte un mouvement chez mon collègue, me fais plus attentive, cesse d'écouter la conversation de la tablée du fond.

- C'est à une centaine de mètres du vieux cimetière, d'après ce qui est écrit ; sur le chemin qui permet d'y accéder. On ne devrait pas le louper, l'endroit a été marqué par la police. On y sera rapidement, vingt minutes à pied tout au plus.

J'hoche la tête, m'essaie à visualiser le chemin à emprunter. Je n'en suis malheureusement pas certaine, ai passé plus de temps au nouveau cimetière qu'à l'ancien. Pour ma défense, je ne suis pas présente depuis longtemps dans les parages. J'imagine que le "récent remue-ménage" ainsi que l'odeur du sang m'aideront à me diriger - il ne peut s'agir que d'un autre carnage. Je suis légèrement dérangée par le fait que ma faim s'accentue à cette pensée, félicite mon collègue d'avoir pensé à nous substanter. Vraiment. Heureusement que les scènes de crime ne sont plus toutes neuves, l'estomac vide, et, sait-on jamais, sous le coup d'une émotion forte, m'empêcher de partir à la chasse de morceaux de chairs récents - ou tout simplement laper le sang - aurait pu être une option. Pas pour moi. Mais pour, disons, une part plus poilue et plus pragmatique. Si je n'ai habituellement pas de problème à nus considérer comme un seul être, cette supposition ne me plait pas, suffisamment pour que j'éloigne métaphoriquement la bête de moi. Le travail, c'est le travail. Un peu de sérieux, voyons. Je respire les effluves de nourriture, m'impatiente plus ou moins en silence. Vraiment, il est normal que je déraille, dans de pareilles conditions. Tant que tout reste dans ma tête, je n'y vois aucun inconvénient. Je ne pense pas, en réalité, que j'aurai du mal à me contenir - j'ai malgré tout de l'expérience. La main d'Adrian s'approche du pain et je suis son mouvement des yeux, le regarde déchirer la mie, réfrénant un "a moi !", alliance de mon estomac et d'une partie reculée de mon cerveau. Heureusement, il prend à nouveau la parole, assez pour me distraire.

- Il semblerait par contre que nous n'aurons cette fois-ci pas de témoin ; la personne qui a découvert le massacre a quitté la ville sur ordre médical. On pourra cependant se référer aux rapports de police si des éléments ne sont pas clairs ou si le temps a trop altéré nos preuves. Leur avis ne m'intéresse pas plus que tant, mais ils décrivent toujours soigneusement l'état des lieux avant d'en venir aux conclusions ; c'est cela qui peut être utile.

Je me concentre, repousse tout ce qui n'est pas directement lié à notre affaire. Soit.

- Bien. Sait-on si le crime a été découvert rapidement ?

Histoire de savoir si le temps joue doublement contre nous ou pas. Dans un cas, le bilan de la police pourra avoir beaucoup d'intérêt. Dans l'autre...

- La police aura certainement quelques photographies, si le travail est bien fait. Toutefois, si le crime est déjà vieux.. Il y aura moins à en tirer. Le lieu étant reculé et presque sauvage, toutes sortes de carnivores ont pu, disons, finir les restes.

Ce que je n'ajoute pas étant : s'il en restait, bien entendu, notre première scène de crime montrant la propension à déchiqueter, dépecer et dévorer sa victime que le tueur semble posséder. C'est sur ses considérations que nos plats arrivent et que, sans perdre un instant, après avoir remercié notre serveur, je me munie de mes couverts pour attaquer mon plat. Mes plats. J'apprécie la taille des steaks du regard, ferme les yeux en portant la viande à ma bouche. Oui, ça c'est de la qualité. Je poursuis en crevant l’œuf pour que le jaune se mêle à la viande, prends un peu de pain pour mieux savourer le tout. Là, le silence de notre table ne me dérange pas, bien au contraire - je voue toute ma concentration ou presque à ma nourriture, la savoure.


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Ça s'annonce bien... [Ft Adrian Ivashkov]
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