Conservation & Utilisation
Conservation
Séchage
Le mode de conservation le plus utile est le séchage. Celui-ci permet de garder la plante jusqu'à près d'un an, si les conditions de stockage sont suffisamment favorables, et de pouvoir encore l'utiliser avec à peu près tous les modes d'administration.

Pour ce faire, une fois la plante ou les parties de celle-ci récoltées, il faut enlever les régions abîmées et l'excès d'humidité en les épongeant avec un drap propre. Vous pouvez éventuellement les découper (nécessaire pour les tiges et racines qui contiennent beaucoup d'humidité), ou les garder entières. Ensuite, vous pouvez soit directement suspendre la plante à l'envers, en bouquet, soit les étaler sur un support absorbant, en une seule couche. Dans les deux cas, il faut les exposer dans une pièce sèche, bien ventilée, mais à l'abri du soleil.

Une fois bien sèche, il faut conserver la plante dans un sachet en tissu ou dans une boîte non-hermétique. Il faut faire bien attention à les garder à l'abri de l'humidité, et vérifier leur état avant toute utilisation ; en cas d'apparition de moisissure, c'est à jeter !
Extrait
Les extraits s'obtiennent après évaporation d'une substance extractive comme la décoction ou la teinture. Ils peuvent être de consistance solide, semi-liquide ou liquide, et sont donc des concentrés de substances actives.

Généralement, ils sont à diluer avant utilisation, mais permettent un meilleur stockage car prennent moins de place et profitent à d'avantage de patients. À conserver impérativement à l'abri de la lumière ! Un extrait réalisé à partir d'une teinture peut se conserver environ un an, mais celui réalisé à partir d'une décoction, quelques mois seulement.

Utilisation

Infusion
Administration par : ingestion - inhalation - en bain
L'infusion est la méthode d'administration la plus simple et la plus rapide. Soit on dépose la plante dans de l'eau au point d'ébullition, soit on verse de l'eau bouillante sur la plante. Le mélange est ensuite couvert et laissé pendant un temps qui varie en fonction de la partie de la plante utilisée, de quelques minutes à près d'une heure.

Il est cependant faux de croire que boire une infusion va permettre l'hydratation ; la plupart des plantes ont des propriétés diurétiques en infusion. Il faut donc les utiliser avec vigilance et les éviter dans le cas de personnes qui boivent peu ou sont déshydratées ! Dans le cas d'affections rénales, elle est à éviter ; les reins étant déjà passablement fatigués, il vaut mieux préférer un autre mode d'administration au lieu de les faire travailler davantage.

C'est également l'infusion qui permet ensuite des inhalations ; penchée sur le récipient encore fumant, on applique un linge sur la tête de la personne pour qu'elle inhale les effluves de l'infusion. Souvent recommandée en cas d'affections du système respiratoire. On l'utilise également dans l'eau de bain.
Décoction
Administration par : ingestion - inhalation - en bain
La décoction consiste à laisser la plante ou partie de la plante dans de l'eau en ébullition pendant des périodes plus longues, de 10 minutes à plusieurs heures. L'eau est ici laissée sur le feu pendant tout ce temps. Ce procédé s'emploie pour des parties plus denses comme les tiges, l'écorce ou les fruits. Certaines décoctions sont faites avec du vin.

Comme pour l'infusion, il faut l'utiliser avec vigilance et l'éviter dans le cas de personnes qui boivent peu, sont déshydratées, ou ont des reins fatigués. Et comme l'infusion, on peut l'utiliser en inhalation ou dans l'eau de bain.
Macérat
Administration par : ingestion - inhalation - voie cutanée
La macération consiste à mettre la plante en contact avec un liquide à température ambiante (eau, vin, alcool, huile). La durée de macération est très variable, de 30 minutes à plusieurs semaines en fonction de la plante ou de la partie de celle-ci, du liquide employé et de l'utilisation qui sera donnée au mélange.

Les macérats dans de l'eau ou du vin sont recommandés pour l'ingestion ou les inhalations. À nouveau, dans le cas d'ingestion, il faut être vigilant avec des personnes qui boivent déjà peu, sont déshydratées ou ont des reins fatigués.

Le macérat dans de l'huile peut, quant à lui, tout aussi bien être ingéré ou appliqué localement. Par voie cutanée, la pénétration est très rapide, de l'ordre de quelques petites minutes à peine (on appelle alors ce macérat, lotion). Les macérats à l'huile peuvent également être utilisés pour créer des baumes et autres pommades.
Teinture & Alcoolat
Administration par : ingestion - inhalation - voie cutanée
Les teintures végétales sont des liquides issus de la macération de plantes séchées dans de l'alcool (généralement un volume de plante pour 5 d'alcool). Le degré alcoolique final est de 60° à 70°. Elles permettent une meilleure conservation que la macérat traditionnel à l'eau, au vin ou à l'huile, et peuvent tenir à peu près 1 an.

Les alcoolats, quant à eux, sont obtenus par la macération de la plante fraîche dans de l'alcool. Leur concentration est moins importante que celle des teintures végétales, et leur conservation est de plus courte durée également.

Toutes deux peuvent être utilisées en interne, en inhalation ou en application locale. On les utilise notamment lorsque les infusions, décoctions et macérats traditionnels sont à éviter (personne qui boit peu, déshydratée ou aux reins fatigués), pour les bains de bouche, ou pour le traitement de plaies locales. Idéal lorsqu'on veut conserver la préparation longtemps.
Baume
Administration par : voie cutanée
Un baume est composé de beurre et d'huile végétale, auxquels on associe un macérat huileux des plantes désirées. Le mélange se durcit et forme un onguent qui fond avec la chaleur du corps lorsqu'on l'applique. On l'utilise en application locale, pour des massages, des frictions, pour réparer (lèvres gercées, mains sèches, etc) ou pour soigner des douleurs internes. Il peut se conserver environ 1 an à l'abri de la lumière.
Cataplasme
Administration par : voie cutanée
Le Cataplasme, quant à lui, est une préparation de plantes assez pâteuse pour être appliquée sur la peau ou sur une plaie sans devoir frictionner. La plante peut être broyée ou non, sèche ou fraîche, et est généralement mélangée à de la farine de lin et de l'eau. On fait alors cuire doucement le mélange en remuant constamment jusqu'à obtenir la consistance voulue. On l'applique ensuite en couche plus ou moins épaisse sur la zone à traiter, et on l'enveloppe dans un linge ou une bande humide et propre. Particulièrement recommandé pour les soins "d'urgence", quand on a accès à très peu de ressources.
Par Onyx de Never-Utopia. Mise en forme par lea-angels.